Mourir peut attendre est le dernier James Bond de Daniel Craig : voilà le principal fondement de ce long-métrage qui établit, dès lors, tout son scénario sur ce constat. Ainsi, c'est surtout l'arc narratif de James Bond qui est ici travaillé afin de lui donner une fin digne de ce nom. Et c'est le cas.


Bond parti, il reste de lui un héritage de succession, à la fois familial et professionnel, pour boucler la boucle et faire de lui un être humain, après tout. C'est en effet le parti pris des scénaristes qui ont souhaité, avec ce final, humaniser un personnage in-humain en le faisant renoncer à sa vie pour protéger celles des êtres qui lui sont chers.


Humaniser tout en conservant les aspects (et les gadgets) légendaires du personnage, là était tout le défi des scénaristes et c'est sans doute ce qui provoque une certaine hétérogénéité tout au long du film. Cette volonté de renouveau nécessaire, qui passe par une plus grande diversité, se trouve en conflit avec l'envie de conserver l'héritage viril du passé pour ne pas dénaturer de trop le personnage et c'est précisément ce qui crée un film ne sachant pas réellement de quel côté pencher.


Malgré sa durée de 2h45, aucune longueur n'est à déplorer dans Mourir peut attendre qui respecte les conventions des anciens James Bond mais peine à créer des personnages secondaires efficaces tant tout est basé sur James et sa Madeleine qui, eux, ont un développement intéressant et dramatique.


Si la mise en scène n'est pas la hauteur d'un Casino Royale ou d'un Skyfall, il s'agit d'un send-off particulièrement osé et qu'il est donc nécessaire de valoriser. Daniel Craig réjouit pour son dernier rôle en tant que Bond, reste à savoir maintenant qui saura interpréter avec autant de panache et d'équivocité ce personnage mythologique.

Charlotte2503
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le 20 oct. 2021

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