Une longue après-midi au cinéma

Commençons par ce qui a fait, fait et fera sans doute encore beaucoup parler. Le rôle de 007 (mais pas de James Bond) joué par une femme. Bien que cette idée ne m’enchante pas, ce n’est pas ce film qui va permettre de faire avancer le débat pour la simple et bonne raison que son personnage est absolument inutile. Ça ne tient pas à l’actrice qui a fait ce qu’elle a pu avec ce qu’on lui a donné : des lignes de répliques proches du néant (venant appuyer une pseudo rivalité (bon en fait un duo « comique » lourd) avec James Bond, qui n’est plus l’agent 007, enfin sauf quand, sans raison, l’agent 007 décide que James Bond est en fait l’agent 007… bref) et un poids inexistant sur « l’intrigue » (si on enlève les scènes de Lashana Lynch, le film reste exactement le même).

Ensuite, même si le déroulement des films n’est pas comparable, ce film qui visiblement fait suite à 007 Spectre, fait penser au problème de Star Wars  : une suite qui ne tient pas compte des précédents films de Sam Mendes. Bon de base, je ne suis pas pas forcément fan de l’idée de se faire suivre (dans l’histoire) des Bond d’un film sur l’autre, mais passons. Mais si c’est le cas, pourquoi soit ne pas garder le même réalisateur, soit à minima garder la même trame scénaristique ? Exemples qui ne sont pas des détails du film :

• Le personnage de « M » interprété par Ralph Fiennes. Apparu dans Skyfall, son personnage n’est pas juste un personnage de bureau, il intervient à chaque fois dans l’intrigue. Ici, comme Moneypenny d’ailleurs, on a l’impression qu’il est là parce que c’est un passage obligé. Et son traitement n’a plus rien à voir avec les précédents longs métrages. D’homme intègre, malin, défenseur de la couronne et des libertés, il devient ici l’initiateur d’une arme (top secrète) basée sur l’ADN qui permet de cibler précisément les gens à éliminer. Sauf que ça lui échappe, les méchants la récupérant. Il découvre que ça peut devenir une arme de destruction massive….




• Blofeld/Spectre. Visiblement le réalisateur n’avait envie de les avoir dans son film. Pourquoi pas, sauf que c’est censé être la suite de Spectre. Une heure de film où l’on a l’impression de Blofeld et son organisation continuent de tirer les ficelles et puis finalement non. La fameuse arme de « M » tue tous les barons de Spectre et Bond, involontairement, tue Blofeld. Et hop là, en fait c’est un autre méchant qui a de macabres desseins et réussi à se débarrasser de tout le Spectre. Facile.

Quelques mots sur le super vilain d’ailleurs. Bon il y a l’aspect méchant bondien caché dans sa forteresse secrète ayant des visées néfastes pour une grande partie de l’humanité. Mais comme je l’ai dis, même si son introduction dès la scène de départ est des plus encourageante, on se demande quand même son utilité au fur et à mesure. A la limite s’il avait été un sbire de Spectre. Mais c’est une simple histoire de vengeance à l’encontre de Spectre, pas contre Bond. Après pourquoi il veut tuer autant de monde, on se sait pas.

Enfin, quelques mots également sur le personnage de James Bond tout de même. Ceux qui aiment le changement seront servis, ceux qui sont plus traditionnels voudront revisionner Casino Royal et Skyfall pour se rappeler que James Bond est avant tout un agent secret au service de l’Angleterre et non un personnage de film d’action dans lequel le héros tombe amoureux et devient père.

Bon et puis le fan service lourd. Lourd. LOURD. L’Aston Martin de Sean Connery dans Goldfinger, d’accord. Mais la voiture de Dalton dans « Tuer n’est pas jouer » (film que j’adore cela dit en passant), pourquoi ? La poursuite à moto rappelant Skyfall, la moto stationnée rappelant celle de « Jamais plus jamais ». « M » qui regarde à tour de rôle des portraits de ses prédécesseurs joués par Judi Dench et Robert Brown. Bond qui va sur la tombe de Vesper (avec la photo d’Eva Green et tout)