Il parait que Darren Aronofsky a écrit le scénario de Mother ! en cinq jours. Sérieusement ? Bon, eh bien il aurait peut-être pu prendre un peu plus de temps pour avoir une histoire un peu moins confuse et hystérique. Clairement divisé en deux parties, le film commence en jouant sur les principes classiques du film d'horreur avec maison que l'on pressent maléfique et inconnus qui s'installent comme s'ils étaient déjà chez eux. Fallait pas les inviter a t-on envie de crier aux hôtes de ces lieux mais à quoi bon. Ceci dit, on se trompe sur les messages véhiculés par une intrigue qui repart crescendo dans un deuxième segment bien plus hard et qui confine à l'épilepsie filmique. Aronofsky est un bon réalisateur, cela ne se discute pas, mais quand il part en vrille et orchestre tant bien que mal le chaos, tout part à vau l'eau, à commencer par la cohérence de l'ensemble. Si le film est chiadé du point de vue visuel et sonore, quoique étouffant par son état de huis-clos, et même si c'est le but, il souffre d'être constamment en plans rapprochés, notamment quand il s'agit de Javier Bardem (pas très inspiré) ou de Jennifer Lawrence. Celle-ci est l'élue de coeur du réalisateur, ce qui nous vaut des gros plans incessants sur son visage, charmant certes, mais on peut se lasser. Au point de pouvoir compter les grains de beauté sur sa peau. Il y a aussi les limites du talent d'actrice de la susdite qui sont ici criants. Alors quoi ? Film christique ou sur les affres de la création ? Laissons les exégètes discuter à l'envi. Du point de vue cinématographique, Mother ! est un film malade. De ses excès et de son symbolisme appuyé. Il pourrait séduire justement pour son côté bancal et hors des sentiers battus. Sauf que c'est plus que cinq jours qu'il aurait fallu pour lui donner une assise et une lisibilité y compris dans son délire.