Je le dis tout de go : non seulement je suis fan de la saga vidéoludique Mortal Kombat mais, plus globalement, j’adore les jeux de baston et ça me fait systématiquement mal de voir les adaptations de merde qu’ils offrent malgré eux. Et qu’on ne me sorte pas l’argument en carton “ce sont des jeux où y a pas d’histoire !” car 1/ si, y en a, pas tous mais y en a et 2/ c’est le boulot du scénariste de trouver un truc cohérent dans le panel de personnages, pas mon problème.
Le premier Mortal Kombat signé Paul W.S. Anderson (eh oui, déjà) avait pourtant laissé entrevoir… Pas une possibilité de miracle, soyons sérieux, mais une chance tout de même d’évincer l’approche tantôt infantilisante (coucou Street Fighter) tantôt mercantile (bouhou Double Dragon) de l’adaptation du jeu de fight. Ça ne se prenait pas vraiment au sérieux, c’était assez proche de l’esprit du jeu et, malgré sa nécessité de rester grand public, ça offrait de jolis moments de corps à corps de la part d’acteurs ayant troqué cours Florent pour Dojo & Cie. Ca pissait pas loin, mais c’était fun. Mortal Kombat II fut un étron a bien des égards, et un des pires abcès de ce fruit du démon n’était rien de moins qu’un script se prenant grave au sérieux sans en avoir les moyens. Ce reboot Mortal Kombat version 2021 surfe sur cette seconde option malaisante.
Quel besoin de créer un personnage qui n’existe pas, unidimensionnel, et de lui coller une sombre histoire d’armure d’or ché pas quoi à la sauce Jackie Chan Adventures ? A nouveau on se trompe de cible, on fait n’importe quoi, on se couvre un poil en promo via “y aura du sang et des fatalities !” mais tout cela reste globalement gentil et, surtout, noyé dans un gloubi-boulga narratif qui ralentit tout, laissant peu de place aux artistes martiaux de talents (Joe Taslim définitivement sous-exploité).
Moyennement amusant, à peine divertissant, diablement chiant, Mortal Kombat nouveau cru aurait eu limite plus de gueule en 15 fps avec b.o. en 8 bits. Reste à se refaire la première édition de Paul W.S. Anderson, qui du haut de ses 25 ans, met toujours des raclées aux petits jeunes.