"The horror..."

Mon Dieu !

Il aura fallu attendre la dixième liste d'édification pour être aussi cruellement déçu. Jusqu'ici, ça avait été assez parfait, je m'étais des fois un peu ennuyé mais je n'avais vu que des films qui m'avait largement globalement plu, et il y avait même quelques chefs d’œuvres, vraiment c'était chouette. J'étais surpris d'aimer autant, je me demandais si j'étais conditionné, ou hypocrite, ou incapable d'avoir un avis s'éloignant de l'intervalle [6 ; 10]. Je suis un peu rassuré d'être aussi déçu.

C'était horrible. Vraiment, horrible. J'ai du mal à trouver ce que je pourrais aimer. Ce que j'aurais pu aimer d'ailleurs, parce que je ne suis pas sûr d'avoir aimé quelque chose dans cette insupportable heure vingt. Oh, évidemment, il fallait s'en douter un peu. Chihiro déjà m'avait bien ennuyé, Monoké aussi, mais quand même là, six. Si j'avais pu d'une manière ou d'une autre éviter de le regarder, dans n'importe quel autre contexte, je l'aurais fait ; j'aurais discuté avec mon voisin, fait une petite sieste ou l'amour avec la fille avec à côté de moi, mais non, je le regardais seul, pour m'édifier, il fallait continuer.

C'était horrible, donc, déjà parce que c'est moche, affreusement moche. Oh, je comprends qu'on puisse aimer puisqu'on peut tout aimer, mais vraiment, et je le déplore, je déteste ce graphisme ; tout ça est tellement plat, tellement peu mobile, ça en presque ridicule. Rien que cette grand-mère ! C'est dommage, parce que j'aperçois le bon fond de l'histoire, ce deuil latent, cette souffrance familiale, ces vacances obligatoires, la perte à venir. Mais bon. Si ça n'était que l'image que je n'appréciais pas, je crois que j'aurais encore pu glisser ce film dans le segment de notation habituel. Mais il y a pire que l'image, il y a le bruit. Ce bruit de fond quasi-permanent. C'est comme dans le train, je ne sais pas pourquoi, les cris d'enfants me rendent fous. Qu'elles crient, qu'elles rient, qu'elles pleurent, nos petites filles me sont insupportables, au-delà de toute justification, ces deux petites filles me déchirent les nerfs, elle m'origamise les sens, je me sens tout replié sur ma douleur, et l'autre, même la grande s'y met, à produire cet horripilant bruit de fond.

Mon Dieu. Une heure vingt, et je n'en peux absolument plus.