Belle nature.

Dans un Japon rural, Hayayo Miyazaki présente une fable sur la nature et l'innocence, à travers le prisme de deux soeurs, leurs joies, leurs peines et tout ce qu'implique une enfance à part.

Ce qu'il faut savoir au préalable c'est que je n'ai vu que très peu de films d'animations japonais, Le Tombeau des Lucioles il y a quelques années, m'a littéralement déchiré le coeur et depuis je dois avouer que j'avais peur de m'y risquer. Mais il faut savoir se prendre par la main et se dire "Bon OK, tu t'approche dangereusement de tes trente printemps, maintenant il faut y aller !" Mon voisin Totoro n'a rien à voir avec le film de Takahata, c'est même plutôt l'inverse. Les deux oeuvres usent des mêmes procédés, mais l'une est une fable solaire tandis que l'autre est noire et déchirante, magnifique dans sa tristesse. Quand on note que les deux films sont sortis la même année, le contraste à l'époque devait être vraiment énorme.

Avec son imaginaire à la fois tendre et poétique, qu'il conjugue à une histoire plus classique sur l'enfance et le passage vers l'âge adulte, Miyazaki signe ici un long-métrage qui trouve sa force dans sa simplicité. Nul besoin d'en faire trop quand Mon voisin Totoro est à la fois capable par sa forme d'émerveiller, et dans le fond par émouvoir tant il recèle d'éléments propre à l'écriture dramatique. Difficile de résister à Totoro et son grand sourire, tout comme il est difficile de ne pas s'attendrir de la petite Mei et de ses couettes, sa robes roses et sa propension à être parfaitement "cute" sur chaque image. Le film vous chope en un instant grâce à sa poésie visuelle, lors d'une scène avec un arbre qui croît, à la fois riche en symbole et parfaitement amenée dans la narration générale du film. Le film fourmille d'instants de grâce comme ceux-là. Bien entendu le tout est mise en scène à travers une animation grandiose qui elle aussi ne manque ni de détails ni de singularité.

Mon voisin Totoro est une bulle de bonheur, une histoire visuelle et enchanteresse où chaque personnage existe. Ou quand l'émerveillement et la poésie se donnent rendez-vous pour composer ensemble une superbe fable enfantine.