La magie de l'enfance.

Avis sur Mon voisin Totoro

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A chaque fois que je regarde Mon Voisin Totoro, je ne peux pas m'en empêcher, un large sourire se dresse sur mon visage et ne me quitte plus pendant 1h30. C'est comme ça, je repense à quand j'étais enfant, quand je courrais partout sans raison, ni véritable but, juste parce que j'avais vu quelque chose de surprenant, ou quand l'imagination débordante de mon jeune âge me permettait de rêver comme je ne rêve plus aujourd'hui. Pour sûr, devant Totoro, je regrette de ne plus être un enfant.

Alors je me laisse porter par le film, et je me remémore ces souvenirs. Je ris et crie avec Mei et Satsuki, je m'inquiète devant cette maison vide et inquiétante, j'apprends à la découvrir à l'aimer. J'apprends à redécouvrir la vie simple. Et puis vient le personnage de Totoro. La magie opère. Certaines mauvaises langues m'ont dit qu'ils faisaient peur avec ses grands yeux et son large sourire. Pensez ce que vous voulez, Totoro c'est 2 mètres d'une boule de poils affectueuse, dans laquelle il serait tellement bon de se blottir après avoir passé une journée de merde. Totoro, c'est l'incarnation de l'enfance, lui aussi découvre les choses de la vie, on rit et on s'attendrit comme on rirait et s'attendrirait devant un enfant. A ce titre la scène du parapluie est une des plus belles du film, drôle et touchante à la fois. Plus jamais je n'attendrai un bus de la même façon sous la pluie.

Il y a quand même quelque chose de fort dans le film, au delà de la simple tendresse qu'on éprouve pour les personnages, c'est tout l'arc narratif autour du personnage de la mère des deux fillettes, malade et séjournant à l'hôpital.
Totoro est un conte enfantin, certes.
Peut-être le plus beau jamais réalisé, des années lumières devant n'importe quel Disney, certes.
Mais il ne faut pas oublier que l'histoire porte en son sein un aspect dramatique fort. Comment, en tant que simple enfant, faire face à l'absence de la figure maternelle ? L'innocence même peut-elle comprendre tous les enjeux de cette absence ?
Oui Totoro est beau, mais Totoro est également très fort à mon sens, et le personnage de Mei, la première à découvrir Totoro, la plus jeune, la plus innocente, celle qui vit de manière simple, comme un enfant, va être le déclencheur de toutes les actions du film, du parcours dans la maison vide, à l'ultime cadeau pour sa mère malade. Et cette dernière réplique en voyant sa mère et son père ensemble, lui faisant garder ce charme innocent qui la guidait, est parfait pour rester dans le ton du film.

Si vous n'avez pas encore vu ce film, un conseil. Procurez vous le, emmitouflez vous sous un drap, dans un lit ou dans un canapé et laissez vous porter par la magie de Totoro, par la partition magnifique d'Hisaishi, par le dessin de Miyazaki, d'une beauté à couper le souffle, toujours très précis dans les détails.
Et qui sait ? Peut-être que vous aussi un jour, comme moi, vous vous extasierez devant des jeunes pousses d'arbre, peut-être que la vie redeviendra simple, comme lorsqu'on était enfant.
La magie de l'enfance personnifiée dans une boule de poils de 2 mètre de hauteur. Le rêve.

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