Une jeune actrice de théatre est accusée d'avoir tué un producteur qui lui promettait un rôle contre une promotion canapé. Avec l'aide de son amie avocate, elle va réussir à avoir l'acquittement à son procès et sa vie va changer à ce moment-là.
Avec une régularité toujours aussi impressionnante (quasiment un film par an), François Ozon tourne à nouveau une pièce de théatre, tout comme 8 femmes ou Potiche dans l'esprit, sur une histoire qui non seulement valorise le crime en tant que tel mais qui parle aussi de notre époque. Je veux parler de l'émancipation des femmes, car l'histoire se déroule en 1935, du rôle prépondérant du personnage de Rebecca Marder comme avocate féministe avant l'heure, qui lutte pour l'égalité entre les sexes à travers ce crime. J'ai trouvé ça réjouissant de bout en bout en particulier les deux actrices, Nadia Tereszkiewicz est une très belle révélation, mais aussi les confirmés comme Myriam Boyer, André Dussollier, Dany Boon (qui reprend très bien l'accent marseillais), Fabrice Luchini, Daniel Prévost ou encore Isabelle Huppert, qui joue une actrice vieillissante du muet qui va se servir en quelque sorte de ce fait divers pour relancer sa carrière, et la deuxième partie du film.
A travers la mise en scène, et les entrées de champ des acteurs, on devine très rapidement que c'est tiré d'une pièce de théatre, mais la contingence de l'intérieur n'empêche pas Ozon de tourner tout ça de manière rythmée, avec une très belle lumière, et on peut dire que ça fuse durant les 100 minutes. Le film parle aussi bien de 1935 que de notre époque, on dirait du pré-metoo, mais ça passe sans trop de lourdeurs, et avec une interprétation de qualité, avec notamment les apparitions de Luchini qui sont délicieuses en juge à la ramasse.
Ce n'est sans doute pas un grand film de Ozon, d'autant que je me demande s'il vieillira bien à la seconde vision, mais en tout cas, je le sens dans son élément, et il nous emporte avec grand plaisir, celui de faire un crime.