Faut que je l’avoue, c’est quand même Alex la biche qui m’a donné envie de voir ce film. Et un 9/10, ça pousse encore plus le petit Axoloto à se lancer dans une petite critique (oui Matrice82, là c’est grâce à toi !).

En fait, je pense que la plupart des choses ont été dites sur ce film. Si tu n’as pas envie d’être spoiler, tu peux continuer à lire ! Enfin non, je rigole ! Je risque un peu de raconter le film mais après ça se trouve, pas du tout comme j’écris au feeling!

Bon tu es prêt(e) ? Allez, c’est parti… (mon Evoli…)

Après la lecture de la critique d’Alex la biche (décidément je fais du placement de « senscritiqueur » dans mes écrits !), je me suis empressé de voir si une séance était prévue dans ma ville et surtout en VO. Avant-première du film le mardi 08 octobre 2014 à 20h. Cool ! C’est l’heure idéal pour aller voir le film ! Pas de bande annonce pour ne pas me faire un avis, j’arrive 10 minutes avant le début du film. À la caisse, je revois les deux adolescentes qui se sont faits klaxonnées juste devant moi en arrivant au cinéma parce qu’elles traversaient lentement, et même pas sur un passage piéton en plus. Vous vous en foutez ? Moi aussi en fait, mais je trouvais ça cool de le dire. Elles prennent chacune un ticket pour Mommy ! Là, je me suis dit : « pourvu que ce ne soit pas un film destiné aux « ados » …Recool ! Le film est prévu dans la plus grande salle du cinéma. En salle 1, je m’installe entre un couple qui se marre à chaque bande annonce, et une fille, qui est venue seule, un peu comme moi ! « seul » pas « fille »! Pas mal d’adolescents et de personnes entre la trentaine et la quarantaine et MEME des papys « choolos » (c’est une expression Axolotienne !)

Le film commence ! Quelques dernières personnes toussent et s’installent confortablement en essayant de bouger le siège, qui à la base, n’est pas adaptable mais bon ! C’est quand même mieux d’avoir son derrière bien serrer et coincer sur le siège pendant plus de deux heures ! On se croirait presque à l’Opéra. On sent dans la salle que l’on va assister à quelque chose de grandiose… « PRIX DU JURY » est affiché… je me dis : « ohhhhhh, je sens que Axoloto va être scotché ! Voyons voir » (*sourire sadique*).

Le film débute avec un petit cours de droit canadien, qui peut, je pense servir à « Qui veut des gagner des millions ? » Non, un petit « tip » pour permettre de mieux cerner l’intrigue du film! Oui la loi S-14, c’est assez stylé à sortir à table quand on ne sait plus quoi dire (en espérant que les gens autour de vous n’ont pas vu le film!). Le cadrage en format 1:1 surprend et je me pose la question si le cinéma avait fait un mauvais réglage. (On reviendra là-dessus plus tard…). Arrive Die (la mère de l’adolescent « rebelle ») dans le collège de son fils, qui parle une langue proche du français (je dis proche car c’est tout de même sous-titré en français pour celles et ceux qui en comprennent pas le québécois, comme moi quoi !). Et là, on entend au talkie-walkie l’enfant insulter des gens…le ton est donné. Finalement, le go (« gosse » en québecois, comme je suis balèze maintenant, à moi le Québec !) est livré à sa mère car aucune institution ne peut s’occuper de lui. En cours de route, quelques blagounettes que le jeune fait à sa mère et aussi suite à la rencontre de Patrick (leur voisin qui veut juste « trancher » la mignonne Die). On comprend que le « rebelle » a fait du mal à un certain Kevin… Arrivés à la maison, le jeune prend ses marques et fait comme bon lui semble. Il saute dans son lit sur le dos. Il aime la musique et n’hésite pas à la mettre à fond pour provoquer des acouphènes gratuitement à sa mère. Un matin, le jeune Steve sort faire les courses. On ne le comprend pas tout de suite. Il part avec son longboard (c’est un skate board en plus long comme il l’explique à Kyla, l’autre voisine, lors du repas à trois) muni de son casque en écoutant du rap (sûrement vu les gestes qu’il fait) et sur un fond de Counting Crows - Colorblind (corrigez-moi si je me trompe !). Mais là, non sérieux, ne me dites pas le contraire, ça fait trop ADOS !!!! Il rentre avec un caddie rempli de courses. Sa mère doute, elle ne croît pas que son fils ait pu faire les courses. Elle le soupçonne de vol bien que l’enfant lui offre un collier avec un pendentif « Mommy ». (« Ah mais de là que vient le titre ! »). La première crise survient, Steve fou de rage, agresse et insulte sa mère qui le traite de voleur. La mère n’a pas le choix que de s’enfermer. N’ayant plus aucune réponse ni insulte de son fils, elle sort et aperçoit la voisine, Kyla, s’occuper de son propre « go ». Kyla entre en scène. Elle semble mystérieuse, on ne sait peu de choses sur elle au début. Elle bégaie, ne trouve pas les bons mots et a dû mal à s’exprimer…Le trio est enfin réuni. C’est à ce moment que tout le film prend « vie ». Kyla, est invitée chez Die pour un repas à trois (ndlr, c’est là qu’il parle du longboard). Fin du repas, Die questionne Kyla sur sa vie, mais sans réponse, comme si elle avait honte de ce qu’elle est ou fait. Finalement, on ne sera pas pourquoi Kyla bégaie, peut-être dû à un traumatisme…et Dolan joue là-dessus. Plus tard dans la soirée, Steve arrive avec du eyeliner autour des yeux et chante sous un fond de Céline Dion (« On ne change pas »). Kyla se lâche et prend part à cette « family party ». Elle se laisse aller, danse et chante avec eux…Tout le monde danse, en oubliant chacun ses problèmes. Moment important dans le film : Kyla retrouve la « parole ». « Dat’s Steve effect » prône Steve lors d’un goûter.Finalement, la musique sert aussi à ça, à s’évader. La musique est omniprésente. Cela intensifie la vision de la vie de Steve mais aussi pour montrer le lien entre la mère et son fils. La plupart des chansons proviennent d’un CD gravé au nom de « Mix4ever » (écrit sur le CD), compilation de toutes les musiques que Die et son mari (mort il y a 3 ans) écoutaient.

Le lendemain, Die demande un service à Kyla : s’occuper de son fils pendant une après-midi. On sent bien que quelque chose va arriver. Effectivement, Steve s’en prend à Kyla, la touche, la tapotte de temps en temps et sur un coup de folie, lui arrache un collier auquel elle tient énormément. Elle le menace, et on a dû mal à reconnaître Kyla, elle qui paraissait si douce et fragile. D’habitude, Steve aurait réagi mais il prend peur et recule. Il pleure et Kyla remarque son jean trempé (je vous laisse vous faire la conclusion selon votre imagination…). On comprend, suite à cette scène, que Steve peut être à la fois, fou, démoniaque, sensible, sans âme, imprévisible, attentionné…

Les trois s’enferment dans cette espèce de format 1:1, qui justifie le monde dans lequel Steve vit. Une vie coupée du monde, où seuls sa mère et maintenant Kyla ont le droit d’accès. C’est même lui qui provoque la sortie de cette « prison » de leur monde que personne ne souhaite voir ou entendre. Kyla fait désormais partie de la famille. Enseignante au collège et en année sabbatique, elle donne des cours à Steve, pour lui permettre de réussir, lui qui souhaite entrer à Julietard (je ne me rappelle plus si c’est comme ça que ça s’écrit…). Au fil du temps, Kyla et Die s’attachent. Pourtant, tout les sépare. Que ce soit d’un point de vue social, financier etc. Et pourtant, c’est bien l’arrivée de Steve qui est la cause de tout cela ! Les trois partagent des moments simples et agréables. Sous un fond de Oasis - Wonderwall, Steve crie à la liberté : « Liberté ! Liberté ! ». Oui, c’est sa vision de la liberté, loin de tout, la liberté de ces trois êtres. Peu importe ce qui se passe autour, ils vivent…le format 1 :1 s’estompe, laissant place à un format standard, qui « libère » le spectateur. On se sent soulagé, du moins pour un court instant.

L’avant-dernière partie se déroule dans un bar, où Die essaye à tout prix de sauver son fils suite à la réception d’une lettre où une somme de plus 175 000$ est demandée à la famille qui arrive à peine à subvenir à leurs besoins. Elle demande l’aide de Patrick, leur voisin. Malheureusement, même sous la demande de sa mère, le jeune Steve n’arrive pas à retenir ses pulsions…les gens se moquent de Steve, qui chante au karaoké « Vivo per lei » avec une fille du bar. Passant pour un gay aux yeux des autres en chantant cette chanson, Steve subit moqueries et insultes sous l’œil indifférent de sa mère et de Patrick. Suite aux insultes, Steve se bat. Tout part en fumée…Patrick renonce à aider Die et Steve à sortir de leur « prison ». Die se lâche et « crache » sur son fils. Elle part, filmée de dos, où elle dit tout ce qu’elle pense de sa vie et de son fils. Elle se retourne, son fils a disparu…

Tel une Bugatti Veyron, tout va aller vite. Le fils revient au bout de quelques jours. Kyla, Die et Steve se rendent dans un magasin. Die et Kyla se séparent pour accélérer les achats. Kyla surveille Steve qui se trouve derrière elle. Il disparaît à nouveau…Kyla le cherche et finit par le trouver…par terre !

Pour éviter de spoiler al dernière partie du film, j’arrête ici. Les derniers moments ne doivent pas être dévoilés car c’est intéressant de voir comment les choses évoluent. Et elles évoluent vite, très vite pour tous les trois…

Pour conclure, je dirais que Xavier Dolan nous livre avec Mommy un film avec un scénario sans trop en faire. On peut noter la jolie prestation des trois acteurs principaux. Pour moi, mention spéciale pour Kyla. Le réalisateur arrive quand même à nous montrer des scènes assez drôles (le public rigolait, pas moi !) et d’autres plus sombres (c’est là qu’Axoloto rigolait et le public non!).

La critique peut paraître positive. Bon je vous vois venir : « Mais comment peux-tu mettre 6/10 suite à ta critique ? ». Ben déjà Axoloto fait ce qu’il veut hein, et un coup de Trempette, ça va te calmer ok ? Non, plus sérieusement, on me parle de super plans, que les acteurs sont géniaux ! La photo est intéressante et les plans, je trouve ça plutôt moyen. Nolan joue un peu trop sur les zooms. Zoom de Kyla, après son annonce qu’elle part pour Toronto. Zoom sur Steve dans une des scènes finales. Essayer de faire du sentimental, non merci ! Et pour l’ost, c’est assez facile de mettre des musiques que tout le monde connait... Forcément, quand on connaît, on s’identifie…
Le cadrage en format 1:1 m’a fait penser à mon utilisation de mon iPhone 4 quand je filmais à la verticale. C’était juste horrible ! Ou bien encore les fameuses vidéos à la mode sur Instagram…c’est assez bien pensé…

La fin, pour moi, est un peu bâclée. Le générique arrive trop vite…dommage ! Les réalisateurs jouent maintenant sur le côté « je te surprends » ou bien « mais attends je vais encore plus te surprendre ! ». Je ne cherchais pas à vouloir à tout prix être surpris ! je voulais un film réaliste, beau et sincère…

Au fait, big up pour le taser et le « Sale nègre ! » de Steve, je trouve ça tellement beau… :-)

J’ai failli voir Tom à la ferme (juste parce qu’une fille qui m’accompagnait trouvé le mec beau…). Ça m’aurait peut-être permis d’être encore plus difficile avec ce film. Mais finalement, cela m’a permis d’être « objectif ». J’ai hésité entre un 6 et un 7 en sortant du cinéma. Après 500 pas jusqu’à arriver à ma voiture, la note 6 me semblait correspondre. Par contre, je n’arrive toujours pas à m’en remettre de cette moyenne de 8.2 pour ce film ! Dolan, viens on prend un café ! Non t’inquiète, Axoloto est un peu plus âgé que toi, je ne suis pas une de tes groupies ! On pourra parler de ton film ! Tu as du potentiel pour un garçon de 25 ans ! Et je voulais te dire si tu lis ma critique, bien ouej pour le – On ne change pas – de Céline Dion, avoue tu as fait exprès de la choisir non ?

Alors content Matrice82 ? Ta petite critique vient d’être écrite ! :-)

PS : le titre de ma critique vient de là, si tu n'as pas de culture, sorti tout droit de la compilation de Steve qu'il m'a envoyée par SMS : http://youtu.be/N7xoL-U77UQ?t=13m35s :-)
Lindy
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le 8 oct. 2014

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Lindy

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