Je suis obligé.
Cette critique ne va peut-être pas sortir du lot, elle va peut-être ne pas être lue, peut-être sera-t-elle appréciée de ceux qui comme moi ont aimé le film ou boudée de ceux qui n'aiment et n'aimeront jamais le travail de Dolan. Le tout est que j'étais obligé de la faire, ne serait-ce que pour moi-même et c'est rare.
Je ne promet rien d'autre, dans cette critique, que le vague et confus brouillon de mon admiration envers Dolan, envers les acteurs et envers la relation qu'ils entretiennent. Une admiration qui bouleverse, qui m'a bouleversé du moins et qui, je pense, ne s'estompera jamais avec le temps (même s'il est possible que Dolan me déçoivent à l'avenir, ce film, jamais ne le fera). Ce que j'aime c'est aussi l'imperfection, une sensibilité, une vivacité d'esprit d'un jeune de 25 ans, si rare au cinéma où prédomine les réalisateurs d'un âge plus avancé.
L'intrigue est, en soi, assez banale, du moins à l'écouter on ne s'attend pas à l'extraordinaire perfection et à la richesse du travail final. Une mère veuve (exploité au début puis laissé à l'abandon par la suite, bizarre) récupère son fils, fragile, hyperactif et impulsif, d'un centre spécialisé qui, à première vu, ne veut plus de lui.
Et après, bien on ne peut même pas décrire en fait. Tout ce qu'il se passe, chaque épisode de leur vie, vie d'une mère un peu spéciale et de son gosse un peu malade, qui s'enchaîne, ça nous renverse "comme un parapluie", pour reprendre Ponge (bon lui c'était à propos de Lautréamont mais qu'importe). Ce sont des vagues d'émotions, des nuages, des orages qui se joignent au soleil. Ce sont des sentiments exacerbés que l'on finit par partager.
On en ressort bouleversé (pardon d'ainsi parler pour vous, j'en ressors bouleverser, on a du mal à admettre qu'un de nos plus gros coup de coeur puisse déplaire) de telle sorte qu'on en reste enfoncé dans notre fauteuil de cinéma, bouche bée pendant plusieurs minutes. Et ça aussi c'est rare. Des moments suspendus qui nous font oublier qu'on est en train d'exister. Ou du moins qui nous font penser qu'on existe avec les personnages que l'on a suivi pendant pas moins de 2h15.
Mes mots sont forts, mais justes, je les pense. Les acteurs sont sublimes et subliment l'écran. Ils nous vident de nos larmes, ils nous crispent de sourires, ça nous fait jouir d'allégresse.


Alors quoi?
Merci Dolan?
Merci Anne, Antoine et Suzanne ?
Merci la vie ?
Merci le cinéma ?
Merci maman ?
Merci Céline Dion, Oasis, Dido, Bocelli ?
Merci Maman ?
Merci Mommy ?


Danger : ce film peut vite rendre cucu (comme moi actuellement mais putain que je l'aime)

siberiefleuveamour
8

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Cinéma canadien

Créée

le 10 oct. 2014

Critique lue 7K fois

109 j'aime

19 commentaires

Critique lue 7K fois

109
19

D'autres avis sur Mommy

Mommy
HugoLRD
10

Liberté. Claque. Monument.

Je n'arrive pas encore à pleurer. L'état dans lequel j'étais, après cette dernière image époustouflante, ne veut pas s'en aller. Un tourbillon intérieur incroyable, quelque chose de viscéral, qui...

le 27 sept. 2014

172 j'aime

19

Mommy
Clairette02
9

Cause you and I, we were born to die

Dolan, tu as réussi à me faire aimer Céline Dion. Dolan, tu m’as fait verser à peu près 15 litres de larmes en 2h.
 Dolan, tu me ferais presque aimer le mot « tabernacle ». Dolan, tu méritais la...

le 4 oct. 2014

161 j'aime

25

Mommy
Gand-Alf
8

Prisoners.

Prix du jury au festival de Cannes en 2014, Mommy permet à Xavier Dolan d'être le second plus jeune cinéaste à remporter ce prix, juste derrière Samira Makhmalbaf, réalisatrice du Tableau noir en...

le 20 oct. 2015

125 j'aime

5