Bon, ça commençait plutôt mal : une pouf vulgaire à chewing-gum et plutôt périmée pour jouer aux têtes-à-claques adolescentes déboule bille en tête dans l'institution où son fils turbulent vient de mettre le feu et de blesser un de ses camarades. Dès la 32ème seconde, on est dans la chronique sociale à visée pédagogique, ça refroidit un peu. Pis l'image est toute menue au centre de l'écran, bien carrée à souhait, comme un pavé de poisson surgelé, et en prime, on ne panne (je file la métaphore...) que dalle à ce que racontent ces gens qui passent leur temps à brailler à tue-tête. Heureusement, il y a des sous-titres. Puis on s'aperçoit que c'est du français. Enfin, du françoué, plutôt. Le temps de s'habituer, et on passe plus de temps à évaluer les écarts entre les sous-titres et ce qu'on a entendu qu'à suivre l'intrigue. Il faut dire qu'elle est un peu maigre, de prime abord. Je vous l'ai dit, ça partait mal. Et puis je ne sais pas comment s'y prend cet embrouilleur de Dolan, mais on finit par prendre fait et cause pour ce binôme peu commun, qui adopte une prof un petit peu lessivée et en bout de route, et fait face à ses difficultés avec un mélange de bravoure, d'inconscience et de folie. Au final, on se fait choper comme il faut par ce petit mélo un rien hystérique mais pas si mal foutu que ça.