Alors l'avouerai-je, moi la romantique à tous crins éprise de romanesque et de belles histoires d'amour impossibles ou contrariées, qui me réjouissais à l'avance de voir cette oeuvre flamboyante qui avait fait les beaux jours des années 1950, eh bien j'ai été un peu déçue.


Mogambo, "passion" en swahili ne m'a pas éblouie en dépit d'images lumineuses, éclairages et cadrages de toute beauté, et ce triangle amoureux où un vieux beau sur le retour hésite entre la brune volcanique et la blonde "angélique" n'a pas suscité en moi l'émotion et le trouble qui transportent et font décoller vers un ailleurs dont on est le héros ou l'héroïne.


Clark Gable, la bonne cinquantaine, porte encore beau même si les années ont passé, bougon bourru quelque peu misogyne dont Eloïse "Jolie coeur", Ava Gardner brune ardente superbement suggestive en tops moulants ou peignoir léger, va réveiller les sens.


Mais l'homme est ainsi fait que la facilité ne lui sied pas et c'est de la blonde et "innocente" Linda que Victor va tomber amoureux, dédaignant pour un temps sa vraie complicité avec une femme qui parle vrai, chaleureuse et vivante dans son rapport aux êtres, aux bêtes sauvages, une femme libérée dont les blessures pourtant vont se révéler au fil du temps.


Face à elle Linda/Grace peine un peu à exister dans ce personnage de jeune bourgeoise coincée qui découvre l'éblouissement de la chair dans les bras d'un mâle, un vrai, qui capture des fauves au fin fond de l'Afrique équatoriale : scènes d'un beau réalisme où l'on distingue toutefois quelques ajouts habiles de documentaires animaliers.


Une belle exploration de la sexualité féminine d'abord, mais une oeuvre qui a pas mal vieilli et dans laquelle je retiendrai surtout l'extraordinaire présence et la beauté d'Ava Gardner.

Aurea

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