En apesanteur

Après Brian De Palma, John Woo et Jar-Jar Abrams, c'est maintenant au tour de Brad Bird de s'attaquer à la saga Mission : Impossible, et pour ce quatrième opus, il met l'agence Mission Impossible en protocole fantôme suite à des attentats en Russie.

Et quelle réussite ! Aimant la saga dans son intégralité, ce quatrième opus fut une bien belle surprise et se place, à mes yeux, comme la meilleure des 6 missions (pour l'instant). De la Russie jusqu'en Inde en passant par Dubaï ou Budapest, Brad Bird met en scène un très agréable voyage autour du monde, reléguant l'intrigue en elle-même au second plan, et c'est un réel plaisir et un régal que de suivre l'agent Ethan Hunt dans ses aventures.

Ici il le met, lui et son équipe, dans la délicate situation d'avoir une agence fantôme, ayant l'ordre de ne plus exister. Misant un peu moins sur les gadgets que dans les précédents opus, il s'intéresse plus aux personnages et les relations qu'ils vont avoir entre eux, laissant parfois l'ambiguïté sur les intentions et le passé de certain. Des personnages bien plus intéressants qu'à l'accoutumée et ne reposant par sur les seules épaules d'Ethan Hunt, permettant de rendre bien plus intéressant ce scénario qui reste assez classique et jouant sur l'opposition Russie/USA.

La vraie force du film n'est autre que la mise en scène de Brad Bird. Après avoir fait ses armes dans l'animation (notamment Les Indestructibles et Ratatouille), il démontre qu'il est tout à fait capable de s'occuper d'un film réel. Sans jamais être trop lourd ou excessif, il donne du rythme et surtout de la tension à forte dose à cet opus, avec comme point d'orgue les impressionnantes scènes à Dubaï, au Kremlin ou encore le final, et capte parfaitement bien les divers endroits qu'il met en scène. Ce qui marque aussi, c'est le dysfonctionnement permanent, que ce soit mécanique (sur la tour à Dubaï), naturel (la tempête) ou humain (au sein de l'équipe), tout est propice à ce que ça ne fonctionne pas, et il joue à merveille sur ces points-là.

Il a plusieurs bonnes idées qu'il exploite à merveille, il joue avec les codes de la saga (les retournements de situation avec les masques sont savoureux) et il n'oublie pas l'humour (sans non plus forcer), notamment à travers le personnage de Simon Pegg. Comme souvent dans la saga, il peut s'appuyer sur un casting de choc, à commencer par un Tom Cruise un peu plus sobre que dans les précédents opus et c'est toujours cool de le voir capable de se sortir de n'importe quelle situation, et encore plus lorsqu'il est accompagné d'une sexy Paula Patton.

Haletant et ne manquant ni de tension, d'intérêt ou encore d'humour, Protocole Fantôme est une réussite totale, orchestré de bout en bout avec brio par un Brad Bird inspiré et s'appuyant à nouveau sur un Tom Cruise de haut niveau.