Miss Peregrine et le enfants particuliers n’est autre que l’adaptation de la trilogie de Ransom Rigg. Trilogie pour les ados et grands enfants, plein de magie d’obscurité et de bizarrerie. Qui d’autre que le sieur Burton aurait put adapter une telle oeuvre ? En terminant le troisième tome et en constatant que les romans allaient être adaptés par ce cher Tim, j’étais aux anges. D’autant plus qu’avec ma mémoire de poisson rouge, 8 mois entre la lecture et la sortie du film, ça tombait plutôt bien pour moi. Le temps que l’impatience monte et que les souvenirs de l’oeuvre s’atténuent un peu et ne me gâchent pas le visionnage.


Que ce soit clair, celles et ceux qui ont lu la trilogie n’y trouveront probablement pas leur compte. Ayant prit grand soin d’éviter toutes les informations concernant le film avant de le voir, j’ai pu constater que Burton avait décidé d’adapter la trilogie en un seul film. Et ça, même en un peu plus de 2h, ça fait short. Les coupures sont donc drastiques et le film réécrit totalement l’histoire dès lors que les choses se gattent pour les enfants particuliers. L’univers, les personnages sont assez bien adaptés, et les hollowgasts, ma plus grande crainte, sont assez fidèles au roman. Mais l’essence des livres est relativement conservée, l’histoire quant à elle part en cacahuète complet. Alors pour les lecteurs désireux de voir une adaptation fidèle, passez votre chemin. En tant qu’adaptation, je ne donnerai guère plus de 5/10 à l’oeuvre, c’est tout dire ! (et pourtant je n’ai rien contre une ou deux coupures, un ou deux raccourcis.)


Ceci dit, Miss Peregrine et les enfants particuliers est ici un film. Et je préfère le considérer comme une oeuvre indépendante du reste.
Alors ça donne quoi ?


Visuellement parlant, nous sommes dans du Burton. Pas de doute à avoir là dessus. Jake est un américain moyen, dont la vie est banale même s’il n’a jamais vraiment été en phase avec son monde. Son grand père habite un petit quartier résidentiel avec maisons alignées gentiment. Puis l’incroyable débarque, l’obscurité, les étrangetés avec. A vrai dire, les livres avaient tout du Burton et le fait que Burton mettent ces mondes à l’écran n’a rien de bien surprenant. On retrouve les thématiques chères au réalisateur et un visuel qui va avec.


Côté musique, Danny Elfman n’est pas aux commandes. Et ça généralement pour moi, c’est mauvais signe. Pourtant la bande originale est franchement bonne et m’a fait douté un moment. La musique colle bien à l’histoire et à l’univers burtonnien et en étant honnête, Elfman aurait peut être put faire mieux, mais la musique est très bonne.


Là où les choses corsent, c’est lorsque l’on considère le casting. M’étant rendu dans mon cinéma dans la plus grande ignorance, je ne savais pas à quoi m’attendre. Et les noms qui défilent au début du film étaient franchement engageant. Du côté des adultes, on a quand même un casting soignés.
Eva Green, qui m’avait déjà bien plu dans Penny Dreeadful, interprète une Miss Peregrine vraiment sympas. Maniaque du temps, tenant sa bande de gamin d’une poigne de fer mais avec un gant de velours, elle tient la route et s’avère même plutôt fidèle à l’image qu’en donne les livres. Plutôt bon jusque là.
Deuxième surprise, Chris O’Dwod dans le rôle du père. En y réfléchissant bien, ce n’est certes pas un rôle très important dans le film, mais il correspond lui aussi à l’image que je me faisais du personnage. Et même s’il apparaît peu, c’est tout de même un petit plaisir de le voir.
Troisième grand nom du cinéma, Terrance Stamp, dans le rôle d’Abe, le chasseur d’Hollogast. Une surprise plutôt sympas je dois dire. Même si son rôle n’est pas non plus immense, il est celui qui introduit son petit fils au monde fabuleux des particuliers et le fait bien. Pour un grand père aventurier ayant parcourut le monde et traqué des monstres, difficile de trouver mieux non ?
Du côté de gentils, nous avons également Judy Dench qu’il est toujours plaisant de retrouver. L’histoire lui donne encore moins d’importance que dans les livres, mais Dench, on ne crache pas dessus. On se réjouit de la voir, même si cela à un goût de trop peu, et puis c’est tout. Le grand regret en ce qui la concerne, c’est de ne pas lui avoir laissé la chance de faire passer le côté maternel et protecteur de son personnage. Une actrice de ce talent ! Enfin bon…
Enfin, dernier choc du casting, Samuel L Jackson, qui incarne le grand vilain méchant de l’affaire. Ce n’est pas un scoop, l’acteur est bon, et il l’est surtout quand il joue les méchants. Ici, on est servit. Et l’acteur ne dessert pas le personnage tel qu’il a été vu par Burton et les scénaristes. Là encore, RAS.


A Vrai dire, mon problème vient plutôt du casting des enfants. Et plus particulièrement du duo principal (car les autres sont plutôt bien sélectionnés).
Ella Purnell n’est pas mauvaise dans le rôle, mais manque un peu de sensibilité. Il manque cette fragilité affective du personnage et ses doutes concernant ses amours (n’oublions pas que son personnage sortait avec Abe, qu’elle a perdu, et tombe amoureux de son petit fils, qu’elle risque de perdre à tout instant… Merde, ça la chamboule pas plus que ça ?). Bien sûr, il est difficile de développer tant de personnages en 2H, mais de son côté, on aurait pu faire mieux, même si ça ne se joue pas de beaucoup pour qu’elle soit parfaite.
Le jeune Asa Butterfield ne m’a pas vraiment convaincu non plus dans le rôle de Jacob. Et là, c’est tout de même un peu plus grave pour un personnage vraiment principal. Dans l’action, le jeune homme est bon. Dans sa relation avec Emma, il tient la route. Mais alors dès qu’il est question de ses difficultés personnelles, des tiraillements et souffrances de Jacob, il passe un peu à côté. Que l’on ne s’attarde pas sur son dilemme ‘ma famille ou mes semblables’, je peux le concevoir. Doutant plus que le rythme du film et de l’histoire ne lui laisse pas vraiment le temps d’y réfléchir. Mais tout de même, la scène où son grand père meurt dans ses bras ! On dirait que cela ne le touche pas plus que ça. Idem pour le fait que personne ne s’étonne des bizarreries liés au décès. Quant au fait qu’on le pense malade, qu’il se retrouve confronté au deuil tout en devant faire comme s’il n’avait rien vu d’étrange… A vrai dire, tant que le film colle au livre, j’admet avoir eut du mal avec l’acteur.
Et quand pendant une bonne partie du film ça ne colle pas avec un acteur principal, le film perd fatalement des points.


Côté histoire en revanche, le film se rattrape. Même s’il diffère énormément des livres (il n’en garde à vrai dire que l’atmosphère et les personnages), il tient plutôt la route. Certes, ce n’est pas le Burton du siècle et on regrettera certains raccords entre des scènes, un peu bâclés, mais le rythme est là et l’histoire tient la marrée. Burton se réaproprie plutôt bien l’oeuvre et nous offre un bon divertissement à sa manière, c’est à dire plein de magie et d’action. La bataille des enfants (qui restent ici pleinement des enfants et non des centenaires dans des corps d’enfants) est plutôt agréable à voir et leur découverte de leur propre courage et leur évolution est assez bonne.


Je donnerai donc un 7 au film, qui perd des points notamment à cause du casting mal choisit peut être, et mal utilisé souvent.


Alors en général, je fais une moyenne pour les adaptations. Mais difficile de mettre un petit 6 à ce film qui se laisse vraiment regarder avec plaisir et vous fait passer deux heures forts agréables. Mon 7 sera peut être un peu surnoté, mais si l’on parvient à se détacher des livres et à regarder ce Miss Peregrine comme une histoire originale, il vaut la peine d’y jeter un coup d’oeil. Il a ses faiblesses et une trilogie de films aurait certainement été bien plus riche et plus passionnante, mais il reste néanmoins un divertissement très correct à l’histoire originale. D'ailleurs à celles et ceux qui n'ont pas lu les livres, vous pourrez ensuite vous jeter dessus pour plus de subtilité et de rebondissement. Au moins le film ne spoile pas les livres !

Créée

le 9 oct. 2016

Critique lue 291 fois

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Gaby Aisthé

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