Miss Peregrine et les enfants particuliers par Christine Deschamps

De la même façon qu'un logo horripilant avertit les spectateurs que le film que vous allez regarder est interdit aux moins de 16 ans, parce qu'il comporte des scènes pouvant heurter votre sensibilité d'individu inapte à lire le programme télé et ses avis éclairés, il faudrait inventer un logo pour mettre en garde les gens quand il vaut mieux passer son chemin au dessus de 12 ans. A la fois, avec un titre pareil, Miss Pérégrine annonçait clairement la couleur. Pourquoi alors, quand on a 12 ans depuis 36 ans, s'asseoir devant le prologue biscornu, hommage appuyé à un film voilé d'embruns de James Cameron, de cette production lorgnant du côté de Harry Potter et d'Alice aux Pays des Merveilles ? Oui, pourquoi ? Je me le demanderais encore si quelques scènes glorieusement magnifiques n'avaient pas justifié à elles seules mon héroïque sacrifice. Notamment ces plans sous-marins situés dans l'épave d'une sorte de Titanic rongé par le sel, mais encore plus celui au cours duquel l'infortuné mastodonte refait surface au clair de lune, tel un cétacé impérial jaillissant à la face de la nuit. De quoi vous donner des envies de lyrisme. Car Burton n'est pas un manchot, non madame. Il sait tirer le meilleur parti de ses décors, à défaut de ses comédiens toujours un peu en surjeu - mais j'imagine que c'est le genre qui veut ça. J'en veux pour preuve ce magnifique manoir en ruines, poétique image d'une décadence romantique bien digérée. Autant dire qu'on à de quoi s'occuper les yeux, à défaut de l'intellect. Car l'histoire est niaise et rebattue. Le dénouement téléphoné depuis la première scène, littéralement. Et les protagonistes archétypaux à souhait. Qu'à cela ne tienne, on en prend plein les mirettes, et c'est toujours ça de pris.

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le 7 oct. 2018

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