
Alors qu'il continue sa période de renouveau qu'il a débuté avec Big Eyes, Tim Burton continue donc à se renouveler avec cette adaptation du roman de Ransom Riggs.
Sorti en 2016, le film se passe en partie à notre époque et pendant la Seconde Guerre Mondiale, permettant au réalisateur de jouer sur les contrastes tant techniquement que scénaristiquement.
Si cette dichotomie aurait pu être un vrai point fort du film, elle en devient vite le défaut principal, tant on sent que Burton a apprécié de s'occuper des scènes en 1943, alors que les scènes modernes l'ont probablement plus qu'ennuyées. Si on comprend la différenciation de la colorimétrie entre les deux périodes (même si on sent déjà une exagération du côté terne du 21ème siècle), on a déjà beaucoup plus de mal à réellement expliquer la fadeur des personnages modernes (1), qui en plus d'être écrits de manière à être rapidement insupportables, sont mal joués par des acteurs à qui on avait probablement oublié de donner une direction.
Un problème d'autant plus dommageable que la période plus ancienne est gérée avec maestria et nous plonge dans un univers passionnant dont on a du mal à sortir.
Disons pour conclure qu'il y a deux œuvres dans ce film, une première assez aboutie et une autre qui n'intéressait manifestement pas Tim Burton ; dommage qu'il n'est pas pris le pas d'aller jusqu'au bout de ses idées, ce qui aurait pu nous offrir une vraie réussite.
(1) Exemple parmi tant d'autres du père qui est tellement insignifiant qu'il disparaît totalement à la fin du film, ne lui offrant aucune conclusion à son arc narratif.