J'ai laissé une nouvelle fois sa chance à Tim Burton. Il me semble que le réalisateur éprouve les plus grands maux à se renouveler; aussi bien au niveau de ses thèmes que de sa réalisation.
Après le lamentable Dark Shadows et le très passable Big Eyes (je n'ai pas encore vu Frankenweenie), je commence à nourrir de grosses appréhensions. Premières minutes du film : on me raconte l'histoire d'un grand père farfelu admiré de son petit-fils qui, en grandissant, commence à remettre en doute la véracité des fantastiques voyages décrit par son aïeule. Ça sent le Big Fish pas frais et réchauffé au micro-onde.
Mais passé ces quelques minutes de ressassement, le film commence à s'installer et je me laisse prendre, de nouveau, enfin, au jeu. Les références burtoniennes sont là (les enfants, le morbide, le fantastique) mais le réalisateur parvient à relancer ses sujets en adoptant un ton plus adulte. Les monstres ne font plus peur pour rire, ils sont effrayant. Ils ne sont plus seulement des monstres de contes, ils peuvent également avoir le visage humain des bourreaux de la seconde guerre mondiale. Bye bye Halloween, bonjour le sombre fantastique. Bye bye Johnny Deep et Helena Bonham Carter (il était plus que temps !), bonjour une pléiade de nouveaux acteurs.
Le film n'est pourtant pas exsangue de défauts : thématiques un peu surfaite (la guerre c'est pas bien, la discrimination c'est mal), quelques zones d'ombre scénaristiques (pertes inhérentes à toutes adaptations de livre ?), des enfants pas assez exploités (la plupart ont un rôle mineur, dommage !), des filtres grossiers lors de certaines scènes en extérieurs, etc...
Cependant, l'ensemble reste très satisfaisant et c'est surtout, espérons-le, un nouveau départ pour Tim dont on souhaite tous que ses films nous réenchantent de nouveau.