Au départ, une histoire vraie.
Helen Keller, née en 1880, devient sourde, muette et aveugle au cours de sa deuxième année alors qu'elle commençait à peine à parler et s'éveiller au monde. Bien que bénéficiant d'un environnement familial très aisé, l'absence de prise en charge de son handicap et la méconnaissance totale des sciences cognitives feront que la gamine se transformera en quelques années en une sorte de petit animal sauvage totalement dépourvu de moyen de communication et doté de manières frustes. Une situation a priori sans espoir jusqu'à ce que les parents décident de la confier à une jeune éducatrice spécialisée : Anne Sullivan.
C'est précisément cette rencontre et les mois décisifs qui suivirent qu'Arthur Penn décide de mettre en scène dans Miracle worker (le titre original beaucoup plus juste).
Les personnages sont bien campés : le père d'abord, dont l'autorité de façade cache en fait une grande faiblesse de caractère ; la mère qui semble être la seule à croire en la possibilité de sauver sa fille mais dont l'amour maternel sera l'un des plus grands obstacles à la réalisation de son souhait le plus cher ; le frère, d'abord antipathique, mais dont on se rend compte qu'il est la victime collatérale de la souffrance de ses parents (qui l'invitent sans arrêt à se taire) et enfin et surtout le personnage d'Anne Sullivan, magnifiquement interprété par Anne Bancroft, dont la ténacité, le bon sens et la conscience professionnelle imposent un immense respect.
La scène du repas où s'affrontent aussi bien physiquement que psychologiquement Anne Sullivan et sa jeune élève est particulièrement impressionnante. A l'instar de ces nombreux moments où l'éducatrice en vient à douter, presque à se décourager de faire resurgir ce qu'elle appelle "les eaux souterraines", ces capacités intellectuelles enfouies dans le cerveau d'Helen mais qui ne demandent qu'à s'éveiller.
Sur cette trame dramatique, le film n'est pas dénué d'humour, mais c'est l'émotion qui l'emporte dans une scène finale que je préfère vous laisser découvrir.


Mise en scène : 8/10
Interprétation : 8/10
Histoire : 8/10


8/10

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le 31 août 2016

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12 j'aime

Theloma

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