Fritz Lang, le visionnaire !

Au vu de la notoriété qu’à Métropolis, il était dans mon devoir de visionner ce film, bien que néophyte dans cette partie d’histoire du cinéma et qu’il est difficile de critiquer un aussi vieux film car nombreuses sont les choses à prendre en considération. J’ai quand même décidé de prendre ma plume.

Par où commencer tellement l’œuvre de Fritz Lang est incroyable, Metropolis est le premier film muet de science-fiction qu’à réaliser Fritz Lang, au vu de sa date de sortie et des sujets qu’il y traite il aura une immense importance dans le futur.

Métropolis est une ville futuriste qui est constituée de deux grandes parties : la surface et les souterrains. Les riches vivent à la surfaces et profitent du plus grand confort que peut apporter la technologie de cette époque contrairement aux ouvriers qui travaillent tel des robots programmés à alimenter tout cela en vivant comme des esclaves, dans une hygiène immonde et des conditions immorales. La ville est dirigée par un « Maitre » du nom de John Fredersen, leader capitaliste, égoïste qui consacre sa vie à l’amélioration de la haute classe sociale. L’intrigue se base sur la découverte des souterrains et des gens qui y vivent par l’innocent fils du Maitre qui tombera amoureux de l'une d’entre elles. Un plan se met alors en place chez les ouvriers pour vivre égaux avec ceux qui vivent au-dessus d’eux. Pour contrecarrer leurs plans John Fredersen va alors demander les services du savant pour créer un robot à l’image de la femme qui les endoctrine afin de stopper tout cela. Grâce à une narration riche et une relation amoureuse convaincante le rythme se crée et on se laisse immerger dans cet univers abominable.

Adapté du roman éponyme et visionnaire de Thea von Harbou, Metropolis est l’un des premiers films de science-fiction au cinéma et certainement l’un des plus importants. Ayant un budget colossal à l’époque de sa sortie mais n’ayant pas un public encore assez apte à ce type de film bien trop visionnaire et intelligent pour son époque, il mit en crise tout le cinéma Allemand de par son manque d’entrée en salle. Il fut ensuite remonté et modifié pour enfin avoir le succès qu'il mérite au lendemain de la seconde guerre mondial.

Le réalisateur signe ici bien plus qu’un film, il signe une idéologie celle de pouvoir toujours surpasser les limites que l’on s’impose. Qui aurait pu croire qu’en 1927 l’on arrive à reproduire une ville du futur avec des aspects technologiques inconnus sans même avoir connaissance de l’ordinateur ou des techniques d’effets spéciaux actuels. Son influence sera grande sur de nombreux grands noms du cinéma tel que Kubrick, Lucas, Scott ou encore Hitchcock qui sans le travail de cet homme n'auraient surement jamais créés leurs travaux. Par exemple il a influencé le design de C-3PO dans Star wars, le commissariat de Blade Runner, les ouvriers dans The Wall, ou encore le bien connu Superman qui a exactement le même nom de ville, du justement a la symbolique de libération qu'il effectue en sauvant l'humanité de leurs lourd fardeau de protection.
.
Métropolis est clairement une satire sociale sur le boom industriel qui eut lieu au début du XXème siècle, et sur la différence de classe sociale, certainement inspiré de la crise économique que subissait l’Allemagne à ce moment de l’histoire. Le déroulement de l’histoire n’est pas tellement différent que celui du long-métrage car 6 ans plus tard Hitler était élu chancelier suprême (anecdote intéressante, Metrépolis fut le film préféré du Reich Führer).

Bien qu’aujourd’hui le cinéma soit en majeure partie du divertissement, il ne faut pas oublier que c’est un des moyens les plus efficaces pour imposer ses idées. Fritz Lang adapte ici une œuvre scénaristique riche et intelligente qui ne vieillit pas par ses idées contemporaines, sa vision du futur qui continue d’être d’actualité dans le monde même après moins d’un siècle.

Fritz Lang a su exploiter des prouesses techniques en partie crée par Eugène Schüfftan pour y incorporer tous les grands effets spéciaux du film, la plupart utilisant un atout révolutionnaire à cette époque, la maquette. Le tout sur de magnifiques plans d’une photographie unique en utilisant beaucoup de maquillage pour faire ressortir les visages des personnages sur le noir et blanc.

Les personnages quant à eux sont joués avec un certain talent d’acteur, car il faut un certain niveau pour jouer dans un film sans utiliser de dialogues, les mouvements doivent être alors la clé de la compréhension et de l’interprétation (en comparaison, on peut y trouver des similitudes avec au jeu de Ryan Gosling, blague à part). Sans oublier les figurants qui se comptent en millier a une époque où le cinéma n’était pas connu pour faire d’immenses recettes.

Pour accompagner le long-métrage muet bien entendu, il fallait une bande sonore d’exception pour créer le rythme, pour cela Fritz utilisa des chansons symphoniques merveilleuses qui se rapprochent des plus grands compositeurs actuels tels que John Williams ou Danny Elfman. Lors de ses nombreuses remasterisations, suite à la découverte d’images perdues et de conversion au format numérique, de nouveaux compositeurs ont voulus déposer leur patte sur l’œuvre tel que Girgio Moroder ou encore le groupe Queen.

Bon nombre de genre sont ici représentés en commençant forcément par la science-fiction avec la création d'un univers impressionnant (en partie grâce à l’intelligence des décors), en passant par le romantisme ou les scènes de combats encore très peu utilisées à cette époque, assez burlesque a nos jours du fait de leur manque de chorégraphies.

En conclusion, Fritz Lang est sans doute le plus grand visionnaire du cinéma en créant un chef-d’œuvre culte du cinéma qui sera l’inspiration de nombreux réalisateurs et auteurs bien plus tard, grâce à une direction artistique, photographique et technique incroyable, une ambition démesuré, des acteurs géniaux et une critique social intelligente et travaillée des dictâtes de la société dans lequel nous vivions.