
J'avais beaucoup d'attentes pour ce revisionnage, maintenant que je suis familier de l'animation japonaise ET de Rintaro (le génie responsable de X/1999, L'épée de Kamui, Galaxy Express, Albator, Sabu et Ichi, Manie-Manie, et encore je suis loin d'avoir tout vu), et je dois bien dire que je suis assez déçu. Je m'étais figuré un +1/+2 et me retrouve à baisser ma note d'alors.
Ça peut être un de mes biais donc autant le dire tout de suite : j'y allais avec l'espoir d'y trouver la "griffe" Rintaro, et j'en ressors avec l'impression d'avoir vu le film d'un autre, ou plutôt le film de personne en particulier. Ce n'est pas un secret que Metropolis a bénéficié de moyens sans précédent, et si les décors sont magnifiques (même la 3D tient plutôt bien le choc dans l'ensemble), si l'animation reluit, si de très nombreux animateurs ultra talentueux ont eu la direction de scènes spectaculaires, malgré tout ça je me suis plutôt ennuyé.
Et si je devais pointer du doigt un coupable ce serait l'étrange lenteur des personnages. Metropolis veut en mettre plein la vue, veut animer avec une grande précision et avec sophistication les mouvements de personnages au design ronds et épais (le chara-design bibendum de Tezuka, répliqué avec une grande précision). Mais tout au long du film j'ai eu cette sensation que tous ces personnages bougeaient en slow-motion. Ce n'est pas pour critiquer la lenteur du film, puisqu'il ne s'agit pas tant d'un rythme général que de mouvements qui entendent être si précis et détaillés qu'ils cessent, par cet étrange feeling slo-mo, d'être humains.
Et ça participe à me sortir du film. À vrai dire j'ai été vite sorti du truc à cause de cette impression d'académisme plutôt ronflant dans la réalisation. Peu d'audace de "cinéma", c'est comme si en voulant rendre un hommage grandiose à Tezuka, et avec la pression des moyens investis, ils s'étaient refusé à tenter des choses. Sans compter que le scénar est un peu neuneu, comme d'habitude j'ai l'impression avec Tezuka qui est attiré par énormément de sujets intéressants mais ne parvient souvent qu'à en tirer des platitudes (éclectique mais superficiel). J'ai vu que Otomo s'était chargé du script, je ne sais pas ce qui vient de lui et ce qui reste du manga original.
En bref, j'ai eu un certain plaisir à voir des choses bien faites, je retiens certaines scènes tout de même époustouflantes, mais ce n'est pas ce qui me passionne et encore moins lorsqu'il s'agit du dernier "vrai film" d'un génie de la composition et du montage tel que Rintaro.