
Il fallait bien que je m'y colle. Ce film je l'ai vu quand je commençais à peine à me soucier du cinéma mais sans jamais me poser les bonnes questions. Mon avis consistait alors à apprécier tout ce qui n'était pas Mainstream, car le Mainstream devait être par définition mauvais. J'avais donc hypocritement apprécié "Metropolis" si je puis dire. Et ce n'est rien de le dire, puisque je n'en ai gardé aucun souvenir si ce n'est le extraits que les profs ont pu passer en classe. Il fallait donc bel et bien que je m'y colle. Que je revoie ce film avec ... comment dire... un regard plus pertinent pour regarder le film. Pas un regard qui le bordera de louanges, non, un regard qui dit que je regarde ce film de façon sincère et non pas par snobisme... du moins je l'espère!
Ce qui m'a ennuyé avec "Metropolis", c'est sa longueur. Et encore, puisqu'il manque des bouts de pelloche, je peux m'estimer heureux qu'il ne fasse QUE 1h58. Le problème vient de cette première partie, l'exposition qui dure inutilement longtemps. On aurait facilement pu charcuter 20 minutes de cette première partie où il ne se passe pratiquement rien, et où la redondance règne en maître. Heureusement, dès l'intermède, les personnages s'agitent, les conflits se multiplient et l'intérêt grandit. Cela se confirme et continue d'accroître dans la deuxième partie où les obstacles sont nombreux et s'enchaînent à la minute. A tel point qu'on ne peut justifier cette lenteur de la première partie par l'époque du film, tant l'histoire se déroule vite dans la dernière demi heure.
A part l'histoire qui peine à démarrer, il n'y a plus vraiment de reproche que je puisse faire au film. Esthétiquement, Fritz a fait un travail prodigieux. Il utilise sa caméra de façon audacieuse, n'hésite pas à jouer du mouvement, compose des plans d'une beauté époustouflante (en fait il reprend très fidèlement les règles de compo de la photographie, chose que, bizarrement, tout le monde ne fait pas encore à l'époque). Mais si le film est un choc visuellement, c'est bien grâce aux décors expressionnistes qui permettent réellement ce jeu de composition, tout en intensifiant les interprétations des acteurs. Enfin, il y a ce montage très moderne ; Fritz parvient à jouer à merveille du montage en parallèle, prouvant que les russes ne sont pas les seuls à faire des prouesses dans le domaine.
Bref, "Metropolis" est un film intéressant surtout pour son esthétique ; l'histoire pourra décevoir plus facilement par le ton grotesque ou encore par son début trop lent. Ça reste une merveille à découvrir une fois dans sa vie au moins.
PS: Brigitte Helm est mignonne. J'ai cru constater que les femmes au visages ovales et à la fine bouche étaient le canon de l'époque, ce qui est assez loin des goûts d'aujourd'hui.