Ce film est d'abord et avant tout fait pour Vincent Cassel. Tout tourne autour de lui, de son charisme bestial, et c'est très bien comme ça. Il est formidable et son talent constitue la principale réussite de l'œuvre. Un simple regard peut terrifier. Sa démarche, ses gestes, tout est imposant en lui. Il parvient même à donner de la complexité au personnage, transformant, dans la même scène, un papa poule en un tueur froid.
L'un des grands écueils des films de gangsters, c'est éviter l'identification entre les spectateurs et le personnage principal. Ici, une fois de plus, Cassel réussit à ne pas tomber dans ce piège, réalisant une performance qui fait parfois penser à celle de Pacino dans Scarface.
A ces côtés, Cécile de France est très bien et même Depardieu parvient à retrouver son jeu subtil et intelligent. Par contre, Gilles Lellouche (que j'avais beaucoup aimé dans d'autres films) n'est pas vraiment à son avantage et sa participation au film ressemble à une erreur de casting.
Le grand problème du film, c'est sa réalisation. L'influence du cinéma d'action américain est telle qu'on se demande s'il s'agit vraiment d'un film français. Split Screen façon 24 heures chrono, hold up et fusillades à la Michael Mann, multiples références à Scorsese ou DePalma, etc.
Un exemple parmi d'autres : la course-poursuite dans le décor de Monument Valley. Comment ne pas penser à Thelma et Louise ? D'autant plus que l'intérêt de la scène n'est pas flagrant...
D'où ma question : pour faire un film d'action en France, a-t-on besoin d'imiter les réalisateurs hollywoodiens ? D'autant plus que cette mise en scène typiquement américaine rend le film peu crédible (ce qui est un comble pour un biopic).
A cela, il faut ajouter des détails qui frôlent le ridicule : Mesrine, avec deux balles dans la jambes, et qui conduit sa voiture comme si de rien n'était (par exemple).
Le rythme est très bien mené, on ne voit pas passer les 110 minutes de cette première partie, mais on se prend à rêver de ce qu'aurait pu être ce film avec un autre cinéaste.
SanFelice
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le 5 mai 2012

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