Le dernier costume du reste de votre vie.

Agent du M.I.B, c'est un peu le job idéal, pour moi. On est au-dessus de la loi (même au-delà), on bosse en costard et Ray-Ban, on a tout plein de gadgets rigolos à notre disposition et on pulvérise du cafard géant au petit déjeuner. Bon, le hic, c'est qu'on dis adieu au reste de l'humanité et à notre vie d'avant. Pas cool, mais pas cher payé pour dézinguer la racaille de l'univers.


Carton surprise de l'été 1997 et adapté d'un comic-book Marvel peu connu (et bien avant la mode actuelle des super-héros sur grand écran), Men In Black conserve toujours son immense capitale sympathie près de vingt ans après sa confection, ce qui n'était pas franchement gagné d'avance.


Mis en boîte par Barry Sonnenfeld, Men In Black est le parfait feel-good movie à se taper en famille, un vibrant hommage à tout un pan de la S-F des 50's. Délicieusement rétro et ouvertement kitsch, le spectacle se révèle aussi drôle que mystérieux, les scénaristes plantant efficacement leur décor en plein New-York, jouant habilement avec les mythes et l'histoire de l'Amérique contemporaine.


Parfaitement rythmé par un Sonnenfeld ayant bien pigé le secret d'une comédie réussie, Men In Black doit également sa réussite à son duo vedette et à leur alchimie évidente. Propulsé star du cinéma d'action suite aux cartons consécutifs des pourtant pas terribles Bad Boys et Independence Day, Will Smith revient à la comédie et s'en donne à coeur joie aux côtés du bougon Tommy Lee Jones, impeccable comme toujours dans un rôle plus touchant qu'il n'en a l'air. Les seconds rôles ne sont pas en reste, mention spéciale pour Vincent D'Onofrio, absolument incroyable en bouseux possédé par une sale bestiole de l'espace.


Si l'on excepte des CGI franchement laides, le film a miraculeusement bien vieilli, soutenu par les superbes maquillages de Rick Baker. On ne peut que regretter la décision tardive de remplacer les animatroniques par des effets de synthèses lors du climax un brin frustrant.


Malgré quelques imperfections, Men In Black demeure toujours ce divertissement sympathique et cool qu'il était à sa sortie, un modèle d'entertainement relativement modeste d'une singulière étrangeté.

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le 29 mars 2015

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Gand-Alf

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