ATTENTION ! Cette critique présente des éléments qui peuvent désarçonner le lecteur. Merci de votre compréhension.

Mais quoi qu'il arrive, le monde continue d'exister. Et c'est terrifiant.

L'homme n'est pas parfait, et n'importe qui peut faire preuve d'une bestialité sans fin à partir du moment où il le décide, où il trouve la détermination nécessaire pour agir.

Memento dresse un portrait peu enviable du monde et de la condition humaine, qui prend un bon coup de pied dans l'entrejambe.

J'ai quand même quelques réserves à émettre à ce propos. La construction non linéaire je veux bien, mais l'abus de flashback dans la deuxième partie du film, n'était franchement pas nécessaire. ils cassent le rythme je trouve et nuisent au film.

Ajoutez à cela la construction non linéaire du film, et le spectateur perd tout repère d'omniscience et d'objectivité, ce qui renforce la tension du film et notre attachement pour Leonard.

Au cinéma la voix off est maître, à de rares exceptions (la scène d'ouverture de Laura de Preminger repose sur un mensonge), et place le spectateur au point de vue du personnage principal.

La question du point de vue nous met mal à l'aise également. On nous sert une voix off, Leonard nous raconte son histoire, on ne peut que le croire.

On veut l'aider, on compatit à son malheur, ce qui peut être paradoxale étant donné que la toute première image de lui que l'on a, est celle d'un tueur implacable, et, certes, un peu distrait.

Nolan va beaucoup s'appuyer sur son talent de metteur en scène, nous propulsant aux côtés de Leonard, on se prend à se battre avec lui.

Et c'est bien tout le problème pour Leonard, Nolan va le balader, le faisant rencontrer des personnes qui abusent de lui, nous plaçant dans une position inconfortable, celle du spectateur, impuissant.

A travers le personnage de Leonard, Nolan dresse une angoissante constatation, quoi qu'il puisse nous arriver, que l'on ferme les yeux, que l'on oublie ce que l'on fait, le monde continue de tourner et d'exister.

Pour moi, Memento repose sur deux axes très fort, son personnage principal et la mise en scène de Nolan.

Bon je vais pas vous faire le coup du montage inversé, oui c'est vachement bien, c'est déstabilisant au début, mais ce n'est pas l'intérêt premier du film.

Leonard Shelby est enquêteur en assurance, son boulot s'est de traquer et retrouver les fraudeurs. Il a également un petit souci de mémoire, tant et si bien qu'il oublie constamment les 15 dernières minutes de sa vie. Lorsque que sa femme se fait violemment assassinée et que la police classe l'affaire sans la résoudre, Leonard décide de se faire vengeance lui même.

Et Memento n'échappe pas à la règle.
Nolan a toujours su me parler à travers ses films, de son premier à Inception (je laisse The Dark Knight Rises de côté c'est un accident).

N'en déplaise à l'ami Confucius, j'ai beaucoup aimé Memento.

Il faut que je remette mes idées en place sinon je n'y arriverai pas.
Et en y repensant, je me suis souvenu de l'avoir regardé hier.
Je ne sais pas d'où ça m'est venu.
Allez savoir pourquoi, mais ce matin je me suis réveillé avec le souvenir de Memento.
Strangelove
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le 25 oct. 2013

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le 27 oct. 2013

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