Suite à l’émouvant « Nous trois ou rien », retraçant l’histoire de son père. Kheiron (Manouchehr Tabib) nous délivre une autre partie de sa vie avec la réalisation de son second long-métrage « Mauvaises herbes ».
Au travers de cette comédie dramatique, l’acteur-réalisateur narre l’histoire de Waël (joué par Kheïron), ancien enfant des rues d’origine iranienne vivant de petites arnaques en région parisienne aux cotés de Monique (Catherine Deneuve) une retraitée très attachée à lui. Suite à une mauvaise rencontre fortuite, le jeune arnaqueur se voit contraint de s’improviser animateur au sein d’un centre pour enfants à problèmes. Cette confrontation explosive entre le néo-éducateur et les 6 adolescents en difficultés va aider chacun à en sortir grandis.
Kheïron retranscrit à merveille l’incompréhension de ces enfants inécoutés dans un système qui ne leur ai pas adaptés. Son expérience en tant qu’ancien éducateur apporte de la justesse à la réalité de ses adolescents isolés. Les flashbacks de l’enfance de Waël en Iran sont très poignants et nous permettent tout au long du film de comprendre la relation liant l’orphelin à la sexagénaire. Au-delà du récit très émouvant, la grande force du film provient du comique et de la complicité quasi-naturelle du duo Kheïron/Catherine Deneuve.
Loin des comédies françaises stéréotypées, le réalisateur apporte un vent de fraîcheur sur un genre cinématographique qui s’essouffle. Si l’œuvre tente à tort de traiter tout les problèmes sociaux en survolant un certains nombre d’entre eux, le réalisateur parvient à nous toucher en nous livrant pour la seconde fois une superbe leçon d’humanité.