Matrix Resurrections était peut-être le seul Matrix 4 possible en 2021, y compris dans ses « défauts », provocation maline des fans, qui n’auraient décidément rien compris à l’esprit Matrix en espérant une resucée de ce qu’ils avaient aimé dans le premier opus. Plutôt que de faire un Star Wars VII, Lana Wachowski a le courage de mettre à distance (dans tous les sens possibles) les thèmes, personnages, acteurs, méditations et visuels de la trilogie pour nous contraindre à nouveau à réfléchir, à « nous rapprocher pour voir plus grand ».
Je serais néanmoins incapable de déterminer à quel point Matrix Resurrections est « parfait », abouti dans ses inaboutissements volontaires. Si les haters ont objectivement tort dans leur dénonciation d’une suite opportuniste et totalement ratée, il ne faudrait peut-être pas sombrer dans l’excès inverse, en prétendant tout expliquer, tout justifier, tout porter aux nues, avec la certitude naïve que chaque seconde du film est bouleversante d’intelligence. Enfin il y a assurément plus de vérité dans cette seconde réception, et toute attitude refusant le rejet par principe me paraît salutaire, parce que l’essence des Matrix (et particulièrement de Resurrections) est aussi, précisément, de nous contraindre à brûler nos idoles pour réapprendre à réfléchir et à vivre.
[Ce texte n'est que la conclusion de l'article complet, disponible ici : https://vonguru.fr/2022/01/06/critique-a-4-mains-matrix-resurrections/]