Avant Halloween, Vendredi 13 ou même Les Griffes de la nuit, il y eut Massacre à la tronçonneuse, l'un des tous premiers "slasher movies" de l'histoire du cinéma.
Réalisé par Tobe Hooper avec un budget ridicule de 83 500 dollars ce film choqua toute une génération et fut censuré pendant des dizaines d'années dans de nombreux pays. Et pourtant, quand on le regarde, on se rend compte que ce film n'est pas aussi violent qu'on pourrait le penser. Du moins, la violence n'est pas celle qu'on pourrait imaginer, avec des effusions de sang, des membres découpés, et plein d'autres joyeusetés notamment à cause des limitations budgétaires du film. Tobe Hooper a par conséquent dû se débrouiller autrement pour choquer le public. Et c'est là que le film devient intéressant. Dès le début, une atmosphère malsaine, macabre et dérangeante est mise en place. La mort est partout dans cette œuvre, on nous parle de cadavres déterrés dans un cimetière, de méthodes de tuerie du bétail dans un abattoir, on nous montre des squelettes. Une fois que cette ambiance glauque est installée, les choses sérieuses peuvent commencer. Et pour faire ressortir au maximum la tension et l'horreur de ses scènes, Tobe Hooper se sert de procédés très simples mais surtout très efficaces comme l'utilisation d'une tronçonneuse comme arme. Le bruit qu'elle émet suffit à faire froid dans le dos et fonctionne bien mieux que n'importe quelle musique de film. De plus, la succession de très gros plans lors de certaines scènes (spécialement sur les yeux de l'un des personnages) permet de vivre l'horreur de la situation au plus près.
Malgré le manque cruel de moyen, le cinéaste américain s'en sort formidablement bien. Néanmoins, certains défauts n'ont pu être évités tels que le jeu des acteurs assez approximatifs parfois. La musique du film (car oui, il y en a tout de même une), quand on l'écoute seule n'est pas mauvaise, mais justement à cause du bruit de la tronçonneuse, elle passe complètement inaperçue.
Massacre à la tronçonneuse est donc un film d'horreur culte qui mérite son titre. Tobe Hooper qui était en charge de presque tout (réalisation, production, photographie, musique) a fait un travail remarquable par rapport au petit budget dont il disposait.