Entretenu par les femmes fortunées de la Côte d'Azur, Adrien sert l'égo et les désirs de la fantasque Marta, pour laquelle il se fait écrivain. Lors d'une soirée organisée par son amante, il rencontre Margot, son pendant féminin, maîtresse dans l'art de séduire les vieux riches de la French Riviera. Tous deux s'allient pour mener le coup d'arnaque du siècle, en plumant Marta et Simon, respectivement icône de la scène et magnat de l'immobilier.

Mascarade s'attaque à un poncif de la jetset: un monde anesthésié par l'argent, gonflé à l'égocentrisme et au botox, esseulé par les soirées fréquentées par des accointances intéressées. Le propos, certes facile, est amené avec finesse grâce au scénario très travaillé. D'une part, le film est construit en flash-back, impliquant une histoire rembobinée, décousue peut-être. D'autre part, le film est aussi un va et vient entre la déroute de la mascarade et les scènes de plaidoiries, venant alimenter la vérité, ou bien la supercherie.

Le film prend aussi son inspiration dans le genre du film noir, avec la figure de la femme fatale, représentée par Margot et Jeanne. Il prend un léger contrepied avec la fin classique des films noirs, où la femme fatale finit mal - peut-être pourrait-on y voir un clin d’œil féministe. Il aborde aussi le thème de l'arroseur arrosé, notamment la comédienne prise à son propre jeu et son propre égo, l'agent immobilier berné.

Certes, le style saccadé n'est pas de tout repos, la cible du film facile, certains personnages frisant la caricature. Néanmoins, on est pris par le jeu du vrai et du faux, happés par les traits de caractère marqués, séduit par le jeu de rôle.

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le 6 nov. 2022

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Emilie Rosier

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