Prenez un chaudron; balancez-y Kiki la petite sorcière, Harry Potter et quelques autres récurrences du studio Ghibli. Faites mijoter le tout pendant 3 bonnes heures et vous obtiendrez ce met médiocre qu'est Mary et la fleur de la sorcière.
On va lister toutes les similitudes avec les univers cités plus hauts pour prendre conscience de l'ampleur de la douille. On a une gamine ayant des pouvoirs magiques, accompagnée d'un balai capricieux, d'un chat noir et logée chez des tantines : coucou Kiki ! Cette dernière s'envole pour une école de magie, au sein de laquelle plein de jeunes sorciers renforcent leurs sorts : coucou Hermione ! Institut se trouvant sur un immense château volant : coucou Le Chateau dans le ciel !
Cette production n'arrive clairement pas à s'extraire des thèmes déjà vus et revus de son studio père. Ponoc fait du Ghibli, sans aucune innovation. Je dirais même qu'on a bien perdu en qualité. Exit les séquences contemplatives auxquelles Miyazaki nous a habitués. Et place aux scènes plus axées action. Il faudrait dire à Hiromasa Yonebayashi qu'il ne suffit pas de nous balancer à la figure des auras multicolores et des grosses explosions en 1080p pour faire kiffer le public.
Côté scénario, je reste très dubitative. Les enfants sont, comme à leur habitude gentils. Et les adultes sont des méchants très méchants. Manichéisme bonjour; subtilité, allô ? Ce dessin animé veut aussi voir plus grand en démultipliant les personnages, mais n'en développera absolument aucun. Les étudiants en magie resteront à jamais des no names; intérêt de les montrer à l'écran ?
Esthétiquement aussi, ça casse pas trois pattes à un canard. Les personnages Ghibli ont toujours cette même tronche pas très belle et minimaliste. Les décors ont des difficultés à se montrer inspirants comme Ghibli nous y avait habitués.
Mary et la fleur de la sorcière , comme Kiki, c'est une adaptation dont je doute fortement de la pertinence. Les explosions de couleurs et l'action ne parviennent absolument pas à combler la redondance et le vide de l'intrigue.