Le film qui a bien fait de ne pas s'appeler "Superman".
Avant de commencer, il faut lui rendre ce qu'il mérite, d'où les trois étoiles et pas 0 :
Ce film est très beau graphiquement. C'est le combat bad-ass 1v1 de super-héro qu'on attendait de voir avec les moyens de notre époque, le truc qui a fait cracher les tripes des machines à 4milions de dollars et mis à l'épreuve les logiciels d'FX pour faire un superbe patchwork des compétences des artistes de l'ombre d'holywood...
Mais c'est aussi son défaut. Un feu d'artifice peut-être magnifique, visuellement impressionnant, mais ça reste qu'un feu d'artifice. Il n'a pas d'autre but que de nous épater les mirettes. Or le cinéma est capable de nous offrir tellement plus, même et surtout avec les super-héros comme toile de fond.
Et c'est à cause de ça que ce film est mauvais : il a attaqué un sujet qu'il n'a pas été capable de maitriser. Superman est un héro - non, c'est LE héros de base. A partir de lui, on trouve des déclinaisons, mais il reste l'original, celui sans aucun péché, vertueux, le 'tain de chevalier blanc sans remord car il reste toujours droit dans ses choix. Il est bon par nature et ne mens jamais. Son respect de la vie, il l'a de manière innée, et le respect fait partie de sa ligne directrice depuis 75 ans. Respect de la vie, du courage humain et des lois humaines. Pas besoin d'être traumatisé par un précèdent quelconque comme un certain Wayne, il est juste LE héros à partir duquel on peut juger les autres. C'est aussi cette facette aussi boy-scout qui permet de juger Batman correctement, les transformants chacun en face d'une même pièces, et rendant ce duo si interessant.
Superman, c'est un héro prémaché, facile à mettre en scène. Et, pourtant, ils l'ont foirés.
Ils l'ont transformé en vulgaire héro de base. Un humain qui se découvre un grand pouvoir et ne sais trop quoi en faire, fini par être traumatisé par la mort d'un proche, traverse une crise identitaire et ne se réveille à ses responsabilités qu'à la fin...
Où est Superman là dedans ? Je viens de raconter le plot de spider-man au fait. Voilà où est le problème.
Clark Kent est oublié dans l'histoire, alors que cette vision magistralement interprétée par C. Reeves, imitée par B. Routh reste le seul cas où comme le dirait un certain Bill, Kent serait la vision de l'humanité par un extra-terrestre aux pouvoirs quasi divin. Ici, aux oubliettes. Du vide intersidéral sur toute la dimension quasi messiannique du personnage, sur son statut quasi divin, ou, surtout à notre époque plus qu'à nulle autre, à son esprit clair et droit.
Non, pendant x minutes on va voir les débats d'un humain aux grands pouvoirs qui va attendre 1h10 avant de se découvrir ses grandes responsabilités, pour terminer l'histoire dans un carnage de destruction massive et un meurtre. Même Michael Bay a dû hésiter à prendre sa retraite après la scène finale.
Non Superman n'est pas un humain, et n'a pas eu de traumatisme dans l'enfance le forçant à devenir un héros. Il n'en a jamais eu besoin. Le fait d'en avoir inventé un, a juste montré au spectateur que le/les scénaristes ont tentés de réduire le mythe à une échelle humaine, lui faisant perdre en passant toute ses lettres de noblesses.
Au final, une seule scène du film possède une interaction émotionnelle à mes yeux : celle de Perry tenant la main d'une assistante bloquée sous les décombres quand il "choisi" de rester au lieu de s'enfuir malgré la mort qui approche. Il fait preuve de plus de courage et de sacrifice en 5 secondes et un plan que le héros du film en 2h et 100 millions de dollars d'FX. C'est ce plan, qui m'a fait comprendre que man of steel n'était pas bon.
Ce film possède d'autre défaut, mais moindre, et peuvent rester sujet à mes goûts propre : Loïs et notre héro ne dégagent aucune espèce d'alchimie qui justifierai une histoire entre eux, des invraisemblances pour justifier l'apparition bad-ass de Jor-EL... et des moments ridicule quand on le compare au film de 79 ( Superman obtiens ses pouvoirs en 79 et sauve Loïs, arrête un cambrioleur, stop des bandits, et sauve un...chat. 2013 : il rentre chez sa mère. Oui. C'est tout.)
Ce qui fait que j'ai très peur de la suite. Car après avoir traumatisé notre nouveau Kent, il va se retrouver face au roi des traumatisés, le héros borderline par excellence : Batman. Qu'est-ce qu'ils n'auront pas compris dans ce personnage cette fois ?
PS : Le ton que j'emploie ici est très "c'est mon avis et c'est la vérité ultime". Je m'en excuse par avance : il ne s'agit que de mon ressenti très (très) personnel, à ne prendre en aucun cas comme une affirmation de la vérité ultime sur ce film...