L'homme d'acier de retour!
S'il y a bien un héros incroyablement iconique à travers le monde et toutes les cultures, c'est bien Superman. Premier super-héros, il est le symbole même des super-héros, et il revient avec un nouveau film. Le précédent film sur l'icone n'avait pas encensé les foules puisque non adaptée à son époque, et le gros héros de DC avait besoin de prouver que la Distinguée Concurrence ne peut pas que compter sur Batman au cinéma et qu'elle dispose de héros importants qui ont la carrure pour porter un film sur ses épaules...
Chapeauté par C. Nolan, l'homme derrière la trilogie sur le Chevalier Noir, Man of Steel (MOS) se découvre lui aussi un aspect dramatique et une vision assez réaliste, humaine, loin du fun que les productions Marvel proposent. Le résultat est un film réussi, aussi bien sur le scénario que sur les scènes d'actions.
Plutôt que de se centrer uniquement sur Clark Kent ou sur Superman, le film repose sur une idée essentielle : le monde a besoin de Superman et Superman a besoin de Clark Kent. C'est à travers ce parcourt initiatique que le film va proposer des thématiques très intéressantes, notamment sur la notion de destin, de déterminisme social et de rébellion.
En mettant en avant l'aspect marginal de Clark, on se retrouve à comprendre le personnage, ses doutes et ses recherches, et à s'identifier à lui. C'est d'ailleurs le point fort du film, humaniser une icone, le rendre accessible.
Le scénario est particulièrement réussi : car si l'introduction sur Krypton était une étape nécessaire, l'enfance de Clark est évoquée à travers des flash-back, qui permettent de ne pas nuire au rythme du film, et de s'attacher de plus en plus au personnage. Le personnage de Jonathan Kent est d'ailleurs extrêmement bien écrit, permettant parfaitement d'illustrer la dualité de Superman. La mythologie de l'homme d'acier est respectée, bien adaptée et actualisée, et l'histoire proposée est intense, complexe mais pas difficile et propose un vilain à la hauteur de Superman, Zod.
Le casting est très bon. Michael Shannon arrive à humaniser un personnage détestable, à le rendre humain et à révéler son opposition idéologie à Jor-El, le père de Clark. C'est aussi un des points forts du personnage, c'est que s'il est vilain, ce n'est pas purement pour des raisons machiavéliques, mais pour des raisons politiques, d'idéologie. Là où Jor-El prône le libre-arbitre, Zod est pour la survie de son espèce à tout prix, quitte à ce qu'elle n'évolue pas.
Les scènes d'actions sont particulièrement réussies, et incroyablement dynamiques. Le challenge pour Superman n'est pas seulement Zod mais aussi Faora, qui se révèle être complètement bad-ass. Chorégraphiées et assumées, elle offre une destruction de Métropolis faisant passer celle d'Avengers pour quelque chose de ridicule.
Cependant le film n'est pas pas parfait. La première chose qui nuit extrêmement au film, c'est sa réalisation. Car si la photographie est très bonne et très proche de ce que Zack Snyder a pu faire, les zooms/dé-zooms réguliers nuisent parfois à l'action, et offre quelque chose de peu clair, et surtout qui fait mal à la tête.
La musique s'est aussi révélée être décevante. Zimmer nous a habitué à de l'exceptionnel et le thème de la bande-annonce promettait une musique à la hauteur de Superman, mais au final, aucun thème ne se détache à l'exception de 3 notes de piano, et si elle correspond bien aux moments calmes, la musique lors des scènes d'action est décevante, puisqu'elle se limite à n'être que des percussions, n'ajoutant pas de l'épique dans ce qui avait le potentiel d'être une des scènes les plus mémorables de l'histoire du cinéma.
Man of Steel offre une aventure à la hauteur du héros, grâce à un scénario intéressant, dense et des scènes d'action époustouflantes. Mais si la photographie est réussie, la réalisation est décevante.
