Quand on regarde Man of Steel, on comprend tout de suite où veut en venir Snyder : Superman est un alien envoyé par son père sur une planète qui l’érigera en Dieu protecteur.
D'ailleurs quand je pense qu'on a reproché le côté religieux à Superman Returns juste pour une scène, j'en rigole encore. Là, au moins, le message est clair et asséné à coup de dialogue un poil prétentieux.
Après , explorer la face "alien" du super héros est loin d'être une mauvaise idée et apporte sans doute la touche de différence avec les autres films de Superman.
C'est la première fois qu'on explore vraiment Krypton, le charac-design de la planète et de ses habitants est franchement réussis et soyons honnête, toute la première partie en fout plein les mirettes.
Russel Crowe est parfait en Jor-El, sans doute la meilleure idée de casting et le personnage le plus abouti du film.
Reste que si le côté alien apporte son lot de scène de baston et d'immeubles fracassés, on ne doit pas oublier la part humaine de Superman.
Et c’est là que le bas blesse.
Quand elle n'est pas mise de côté, elle donne lieu à des scènes d'une tristesse infinie.
Pour moi, l'un des plus gros ratage de ce film vient de la relation qu'il entretient avec son père adoptif, Jonathan Kent ( pourtant très bien interprété par Kevin Costner) .
Superman est ce qu'il est grâce à l'éducation de ses parents adoptifs, grâce aux valeurs qu'ils lui ont inculqués.
Dans ce film, Jonathan ne lui apprend qu'à se cacher des autres, d'en avoir peur et de ne surtout pas montrer ce qu'il est quitte à laisser mourir des gens (avec comme point d'orgue, la scène de la tempête qui est quasi incompréhensible d'un point de vue relationnel).
D'ailleurs y aurait sans doute beaucoup à dire sur le fait que ça soit Jor El, le père géniteur qui le pousse vers la voie du super héros et non son père adoptif : le gène plus fort que l'éducation. (ce genre d'idée qui fait un peu frémir)
Ce n'est pas pour rien que le personnage de Clark Kent n'apparaît qu'à la fin (Si Cavill fait un bon superman, je suis très sceptique sur son Clark Kent mais bon, nous verrons bien par la suite), il n'est qu'un prétexte à Superman, qu'un déguisement (ça rappellera la fameuse théorie de Kill Bill) et n'a aucun espèce d'importance : il n'est plus humain, il est devenu ce fameux Dieu protecteur (mais bien ricain pour que l'armée ne s'inquiète pas trop)
Quand aux autres personnages ? Lois Lane qui tombe amoureuse d'un rien, Martha qui n'est qu'une coquille vide, Perry White n'est là que pour décorer.
Reste les méchants avec Zod et sa troupe mais là on retrouve la partie "Alien" qui va vite tourner en castagne générale.
Alors vous me direz, il faut bien faire évoluer la mythologie , les changements sont salvateurs et font parties de l'histoire du comics et c'est vrai que d'un certain côté, il y a une tentative de proposer un récit originel un peu diffèrent.
C'est vrai et je suis un des premiers à défendre cela mais à condition que l'essence même du personnage reste la même et là, je n'ai pas retrouvé ce qui fait Superman, c'est à dire son humanité.
Pour moi, dans ce film, il est l'exact caricature que s'en font les gens et au final il est surtout là pour casser des immeubles sans trop se préoccuper des passants.
En bref, Man of Steel est un beau bibelot mais un bibelot froid et sans caractère.
