Pour le meilleur et pour le pire
Snyder m'avait bluffé avec son adaptation ultra-fidèle de Watchmen. Autant dire que je l'attendais pas mal au tournant avec sa vision de Superman aux côtés de l'équipe "Nolan" qui a pondu The Dark Knight que je considère comme le meilleur film sur Batman.
En résumé c'est une grosse déception là où je pensais que le film m'intéresserait et je suis par contre agréablement surpris là où je ne l'attendais pas.
En effet Man of Steel se traîne les même problèmes d'écriture et de montage que le très médiocre The Dark Kight Rises... mais à l'envers. Là où le Batman avançait à deux à l'heure dans un espèce de faux rythme comme si l'introduction durait 1h30, Man of Steel va à 200 à l'heure et enchaîne les moments clés de l'histoire, les débuts du personnage, les références à la BD, comme on enfile des perles. On croirait presque un résumé, limite une bande-annonce. Du coup c'est pas franchement intéressant sur la longueur, voire carrément chiant, et les quelques flashback super mal placés finissent de nous faire sortir du film.
C'est dommage parce qu'il y a de bonnes idées comme l'apparition des pouvoirs du jeune Clark et la relation avec son père. Ces idées sont juste agencées dans un ordre absurde et ne savent pas se poser pour faire donner plus de poids aux événements.
Je ne commenterai pas ici la genèse de Superman qui s'éloigne beaucoup de ce qu'on connaît. Même si j'aurais préféré une vision plus "classique", il y a déjà eu tellement de trucs racontés sur l'homme de fer qu'un réalisateur peut choisir de raconter autre chose sans qu'on lui jette la pierre.
A ce stade, la déception a fait bien plus que pointer le bout de son nez. Et puis d'un coup le film change complètement d'orientation pour se transformer en gros actioner hyper bourrin. On ne raconte plus grand chose, de toutes façons le spectateur s'en fout, et on balance du combat avec des tonnes et des tonnes de destruction. Et il faut bien avouer qu'aucune autre adaptation de Superman n'avait réussi à retranscrire comme ça la puissance du personnage. C'est jouissif, lisible, grisant, rapide, plein de feu, de bitume explosé et de pains dans la gueule. Et le meilleur dans tout ça c'est que le film ne redescend jamais dans les tours avant le générique final.
Man of Steel se pose donc comme un film complètement schizophrène, barbant dans ce qu'il raconte et jouissif dans ce qu'il montre ensuite. L'alchimie entre Nolan et Snyder n'aura pas lieu, les deux visions se confrontant jusqu'à rendre une copie bien peu homogène.
Ça reste un spectacle pyrotechnique d'une demi-heure très honorable mais j'émets de sérieux doutes quant au résultat du prochain Superman avec Batman en guest (ou l'inverse).