Bon, il va bien falloir finir par avouer que j'ai beaucoup aimé cette chose à un moment... À force de tourner autour, de le voir trois fois et de garder du plaisir, il va bien falloir le monter d'1 point et dire que malgré tout, j'aime manger un film de super-héros lorsqu'il est présenté franchement comme ici. Il vaut mieux aimer Superman aussi et en particulier les films originaux avec Christopher Reeve pour y ajouter ce goût de nostalgie enfantine complété de "réalisme sympa" bienvenu. Ce même "réalisme sympa", pressé jusqu'au citron à n'en plus finir dans tous les blockbusters post-2000, qui m'avait directement fait apprécier le premier X-Men malgré son final pourri, le lanceur de la vague des super-héros soit dit en passant. C'était Bryan Singer qui depuis rame pas mal malgré ses talents de faiseur d'action. Zack Snyder est bien gentil et n'a pas à se plaindre mais bon, c'est comme tous les autres, il se vautre aussi volontiers dans les effets les plus dégoulinants du genre et n'est que rarement digeste. Ah si Watchmen. Mais bon, là encore, faut aimer au minimum le Burger King.

Ici, c'est Big Mac, euh non pardon (j'aime un bon Big Mac...), ici c'est Superman. Si le film a le bon goût d'enchaîner son propos de grosse scène sur grosse scène, d'y aller franchement, je suis prêt à avaler tous les pires moments clichés du genre, d'autant plus si c'est Superman. Pour lui, c'est presque normal d'être représenté par ce genre de scènes, c'est sa nouvelle définition pour ainsi dire, même la scène du chien ! Car voyez-vous, ici se démontrerait presque les origines même de la scène du chien, un truc américain sacré incompréhensible pour nous, un sens profond du sacrifice pour sauver le meilleur ami de l'homme et démontrer par la même occasion toute la volonté sans faille du beau-père de Superman. Kevin Costner bien entendu ! Et Russell Crowe en vrai père mais oui, évidemment, Danse avec les loups et Gladiator !

Tout est là, ostensible, tout s'enchaîne en ce sens. Le héros contre le méchant. Enfin, des super-guerriers vont pouvoir se friter la face convenablement en toute courtoisie.

0- Space-Opéra sur Krypton. Le film original remonte, le même kitch savoureux vu de notre époque. Par Thor...
1- Le bateau de pêche et la plate-forme pétrolière. Forest Gump et Armageddon à lui tout seul le mec.
2 - Le bus scolaire. L'image est limpide. Les Goonies, Stand by me...
3- La découverte des super-sens. Bien l'effet radiographie Total Recall.
4- La leçon de Kevin Costner. Le père terrien parfait, d'un calme digne de Zeus.
5- Le camion crucifié. Prends ta métaphore christique de routier Jack Burton!
6- Loïs et le vaisseau extraterrestre dans l'antarctique. The Thing, ouais vas-y! Bon, ça tire un peu sur AvP...
7- La leçon de Russel Crowe. Allez, vole mon fils ! Meilleure scène d'apprentissage au vol point. Le DBZ commence.
8- Le chien et la mort de Kevin. Bim, Twister même pas caché !
9- Assez rigolé, fini de se cacher, Zod débarque aux yeux de tous. C'est Piccolo et Vegeta tout en un !
10- Superman fait copain copain avec l'armée US, on est content, c'est normal. Pas de coups en douce comme avec Tony Stark.
11- La super cool Faora-Ul entre en scène. Elle arrive pile au bon moment pour rafraîchir un peu tout ça. Elle a trop bossé sa pose de méchante, son regard tue, son masque aussi et en plus elle est trop forte.
12- Dans le vaisseau de Zod. Une scène de plus dans l'espace avec une bonne idée d'accommodation à l'atmosphère natale. Après, la logique se gâtera...
13- La leçon de Zod. Le méchant aux objectifs de domination les plus primates jamais osés tente d'expliquer sa vision à Superman en le faisant crouler sous les crânes humains... Bon, là on sent le cœur de la faiblesse du truc... Je précise que je ne sais pas à quoi ressemble la vf.
14- Loïs + Russel Crowe pour échapper à Zod. Elle est bien foutu cette action quand même hein je dois dire. Quand il lâche un peu ses effets mous gratuits et se concentre sur la frappe et la vitesse, il y arrive Zack, pas au ralenti cette fois.
15- Faora-Ul à Smallville.

On en est à ce moment là à 1h30. S'en suit une confrontation grimpante entre Zod et Superman pendant 1h faite de destruction monumentale (et quelques facepalm de Laurence Fishburne...). Un menu très copieux donc. Dur d'exister quand on est la copine de Superman et Amy Adams s'en sort sans gros dommage et même plutôt convenablement.

Alors, évidemment, ça n'a plus rien à voir avec le charme de Gene Hackman en Lex Luthor. Mais Henri Calvill campe bien l'essence du visage de Christopher Reeve et la droiture du bon vieux Superman. Et c'est tout de suite agréable son petit côté Michael Fassbender. Tout cela passe avant tout parce que Superman se veut plus réel, plus accessible, plus discret, plus simple, plus américain, plus celui qu'on a toujours voulu voir quand on aime Superman quoi... Non, pas Superman returns. Le retour, c'est ici.

Après la première image étrange de Superman en ciré sur un bateau, le torse nu sous la pluie qui suit le naufrage pose directement la carrure du mec : simple mais d'acier. Henri Cavill est vraiment bien choisi. Ce Man of steel, c'est l'Amérique, presque. Trop de facilités sur les ressors dramatiques, sur Zod et ses plans qui trahissent malheureusement un gros laisser-aller de fond nauséeux et laisse la part belle à l'action inutile. Mais bon, ça pète. Et le parcours identitaire de l'homme super fonctionne à mes yeux. Et la machine monde, je veux. Pour jouer au Pong avec un australien... Et puis, quoi de mieux que le méchant le plus basique et froidement extrémiste au monde face au super-héros le plus américain au fond, Lex Luthor ne disait pas le contraire. Le seul choix de Superman est de se sentir plus américain qu'extraterrestre. Il y a quelque chose de direct et d'assumé là dedans qui me plaît.

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le 7 nov. 2013

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drélium

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