A deux semaines maintenant de la sortie de la Snyder Cut de Justice League, j'ai héroïquement décidé – égalant ainsi en curiosité cinéphile comme en panache et en pa$$ion tous ces formidables youtubeurs ciné vedettes dont nous avons tous ici tant à apprendre – de me lancer dans une rétrospective du DCEU. Parce que oui, être cinéphile, ce n'est pas seulement céder aux sirènes racoleuses des drames serbo-croates de quatre heures en noir et blanc (los famosos), c'est aussi avoir le courage de défricher des cinémas méconnus. Et moi j'ai ce courage. Alors je défriche.


Le DCEU, donc. Une franchise dont je n'avais jusqu'ici vu que les cinq premiers épisodes (de Man of Steel à la Josstice League, donc), une fois chacun lors de leurs sorties respectives, puis zappé les suivants (que ce soit par grosse flemme ou par désintérêt total), curieusement sans avoir eu la désagréable impression de louper quoi que ce soit.


Des cinq opus, c'était ce Man of Steel dont je conservais le meilleur souvenir et dont je craignais donc le plus le revisionnage : qu'allait-il se passer si je le désavouais désormais ? Allais-je corriger le destin et par miracle retrouver ce portefeuilles que je me suis fait voler après ma séance de ciné dudit film en juin 2013 (hypothèse optimiste) ou bien plutôt aggraver mon cas et me faire agresser par une horde de Snydersexuels en rut (hypothèse pessimiste) ?


Nous ne le saurons jamais, puisque j'ai en fait apprécié ce revisionnage.


Alors je reproche toujours au film ce paradoxe un peu con de ne pas être ce monument solennel et pompeux que vendait à l'époque sa bande-annonce (qui aurait pourtant vachement bien collé avec la mise en scène si emphatique de Snyder) et pourtant de n'être jamais aussi réussi que dans ses scènes de baston pure et dure (qui restent, huit ans après la sortie du film, ce que j'ai vu de plus proche d'une adaptation ciné de Dragon Ball). Les types sont présentés comme surpuissants et, ce qui est sympa ici, c'est qu'on le ressent vraiment lors de leurs affrontements.


Les voir voler et se mettre sur la gueule en démolissant littéralement et sans une once de vergogne les gratte-ciels de Métropolis a quand même un charme indéniable (dans la mesure où tout cela reste très lisible – ce serait atroce sinon). D'autant plus que le film s'avère particulièrement généreux de ce côté-là, au risque de frôler l'indigestion (heureusement que j'ai une bonne descente).


Et du coup, si j'ai toujours pas mal de trucs à reprocher au film (son ton général plus con que solennel, son manque de profondeur au vu du sujet, certaines lacunes dans son scénario et globalement, son rythme trop pressé) et que sa première heure est désespérément pas mémorable (malgré un casting impeccable et une bande-son sympa de Zimmer), il me conquiert une fois de plus avec son dernier acte sous forme d'interminable baston et destruction de masse.


En plus, Snyder a semble-t-il découvert le zoom depuis son film précédent et a du coup décidé d'en foutre le maximum dans celui-ci (pour rattraper son retard en la matière j'imagine), si bien qu'il en enchaîne parfois trois en moins d'une minute, ce qui n'a aucun sens ; et comme en plus certains sont vraiment dégueus, ça donne un certain charme à l'entreprise.


Et, pour finir, un petit mot sur l'objet du débat le plus féroce concernant ce film – à savoir Superman tuant de sang-froid Zod dans les circonstances que nous connaissons tous : honnêtement, je n'ai pas d'avis sur la question, je n'ai jamais ouvert de bédé Superman de ma vie et n'ai pas prévu de le faire, je ne connaissais jusque-là Superman que par les films avec Christopher Reeve (dans lesquels il tuait déjà Zod de sang-froid, donc à partir de là...) donc franchement, je m'en bats un peu les couilles. Ce qui me choque en revanche, c'est de voir Zod, présenté comme le chef des armées, et accessoirement un type formé à la guerre depuis son plus jeune âge, se faire botter le cul par un scientifique bedonnant puis par son fils dont c'était là littéralement le premier combat. Je trouve pas ça très pro.

ServalReturns
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le 5 mars 2021

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ServalReturns

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