Man of Steel, où l’inexorable crash d’une légende
Bien loin des bandes-annonces alléchantes qui avaient pu faire saliver les fans, le film est d’une platitude presque effrayante. Au lieu d’exploiter en profondeur le personnage de Clark Kent, à la façon d’un Bruce Wayne dans Batman Begins, Snyder a choisi la facilité en survolant totalement son histoire. Il ne montre rien de l’apprentissage de Clark avec ses pouvoirs, ni même de ses pensées et interrogations concernant sa nouvelle « destinée ». Ce dernier enfile son costume sans sourciller après seulement quelques minutes de film, et devient instantanément Superman.
Malgré les rares flashbacks sur la jeunesse du héros, notamment les scènes du jeune Clark avec son père adoptif Jonathan Kent, rien ne permet de s’attacher au personnage. Hélas, ce problème est également récurrent avec les autres intervenants. Loïs Lane, pourtant dotée à l’origine d’une forte personnalité, devient ici complètement fade et insipide. Introduite dans l’histoire de manière totalement maladroite, elle n’est pas du tout crédible en tant que grand reporter. Son utilité durant le film se résume à suivre Clark/Superman comme son ombre, où qu’il aille. Quant à leur histoire d’amour, difficile d’y croire une seule seconde. Les deux protagonistes se sont à peine échangés trois phrases qu’ils sont déjà fous amoureux l’un de l’autre. Pour ne rien arranger, le manque d’alchimie entre les deux acteurs ne fait qu’enfoncer un peu plus cette relation superficielle.
Ce ne sont pas non plus les dialogues qui rattrapent les lacunes de ce Superman « dépoussiéré ». Ce serait même plutôt l’inverse pour être honnête. La banalité des échanges est à pleurer, digne d’une production de seconde zone. Certaines scènes dramatiques en deviennent même comiques, alors que ce n’est clairement pas le but affiché. Non, vraiment, c’est indigne d’un film de cet ampleur. Ne reste donc que les effets spéciaux qui sauvent l’honneur de cette production, mais là encore il est utile de nuancer. Certes ces derniers sont parfaitement bien réalisés, il n’y a rien à redire sur leurs formes. Le problème réside plutôt dans « l’excès » d’effets spéciaux, et ce mot est encore trop faible croyez-moi. Sur les 2h20 que dure le film, 1h30 ne se compose que d’une succession de scènes d’actions indigestes. Pendant de longues et interminables minutes, les immeubles de Metropolis volent en éclat à tous les coins de la ville. La caméra bouge tellement qu’il en devient impossible de discerner les protagonistes sur l’écran. Et durant tout ce temps, le son explose dans vos oreilles sans vous laisser de répit. Il faut le vivre pour le croire, c’est presque un supplice. L’action est d’autant plus déstabilisante qu’elle arrive d’un coup, après une première partie d’une heure parfaitement soporifique. Pour la première fois en 15 ans, j’ai vraiment envisagé de quitter la salle.
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