Je n'avais pas vraiment aimé cette nouvelle version de la vie de Superman, de son vrai nom, Kal-El. Avec le temps et plus de visionnages depuis le petit écran large, j'ai quand même fini par me faire à ce film montrant au début une planète Krypton plus vivante et florissante dans ses derniers instants que celle qui était présentée dans le film de Richard Donner sorti en 1978.


La société kryptonienne est montrée telle la vision futuriste d'Aldous Huxley lorsque ce dernier écrivit Le Meilleur Des Mondes : les naissances sont contrôlées (tout comme les destinées des nés) et ne se font plus par voie naturelle. Mais le monde de Krypton est en passe de disparaître, menacé d'implosion, les élites ayant pris de mauvaises décisions comme de forer le noyau de la planète, dont les ressources énergétiques ont été épuisées, plutôt que d'aller vers les étoiles comme l'avait suggéré Jor-El, le sage noble joué par Russell Crowe, le père de Kal.


Le vain putcsh militaire qui fait sa brutale incursion dans le palais nous présente le principal antagoniste, le général Zod, sous les traits de l'acteur Michael Shannon qui est bien ancré dans son rôle. Autrefois amis, Zod et Jor-El s'affrontent pour divergences d'opinions, le premier qualifiant d'hérésie la naissance naturelle du fils du second qui a dérobé le codex, un artefact chargé de formater les embryons programmés dans d'immenses couveuses immergées (une vision plus bleutée, peut-être moins extrême malgré l'aspect dystopique comme ce qui a été vu dans le premier Matrix).


Kal-El expédié sur Terre avec le codex, le réalisateur Zack Snyder a eu l'intelligence d'épargner ce que le spectateur sait déjà, c'est-à-dire toute la jeunesse défiler linéairement du baptisé Clark Kent sur notre planète, alternant les scènes où le fils de Jor-El voyage à la recherche de ses origines (directement après le crash de son vaisseau dans le champ du couple Kent) et des souvenirs de celui-ci, encore gamin, lorsqu'il découvre ses pouvoirs et se pose un paquet de questions sur ce qu'il est vraiment.


C'est dans une zone polaire que Lois Lane, interprétée par l'actrice Amy Adams, qui ne manquera pas de s'attirer les premiers ennuis dans un vaisseau englouti dans les glaces millénaires, fait à son tour son incursion, sauvée pour la première fois par Kal/Clark Kent (le beau Henry Cavill) en passe de découvrir qui il est réellement.


L'arrivée du général Zod et de son armée vers la Terre va accélérer les choses, Zod menaçant de représailles le monde entier si le fils de son ancien ami ne lui est pas livré dans un temps ordonné. Habillé de son costume bleu et de sa cape rouge, le pas encore nommé Superman se rend, montré tel un Christ flottant prêt à sauver les terriens - méfiants aussi à son égard - de la menace venue de l'espace.
Clark est âgé de 33 ans, quel hasard! Rappelons-nous aussi des plans antérieures lorsque Kal/Clark discute avec le prêtre dans une église.
Zod peut-être vu donc comme un antéchrist, obstiné dans un idéal perdu de faire revivre Krypton aux dépends de l'humanité. Malgré cette image, Zod agit avec la volonté du désespoir, il est quelqu'un de rongé par sa vision obsessionnelle et aussi une victime endoctrinée par l'ancienne politique kryptonienne concernant les destins programmés sans libre arbitre des nouveaux nés. Il ne s'émancipera pas de l'héritage empoisonné de Krypton à l'inverse de son ancien ami qu'il a assassiné, acte qui le hante en se confessant au fils dans le vaisseau en orbite.


S'ensuivent alors des combats spectaculaires (que je jugeais parfois dignes de Dragon Ball Z), les 'aliens' comme ils sont qualifiés dans le film, se lâchant sans mesure de toute leur force que permet la faible gravité terrestre. Les scènes de destructions sont impressionnantes et Superman ne peut empêcher certains dommages collatéraux en luttant contre Zod et ses sbires. Il serait étonnant qu'aucune victime n'aurait été à déclarer à l'explosion de la station service ou encore lors des lancements des missiles des avions de chasse sur la ville.


Remarque amusante : En parlant d'aliens, les conceptions intérieures du vaisseau pris dans les glaces ou encore les costumes des antagonistes arrivant sur Terre rappellent étrangement les créations biomécaniques de H.R.Giger, ne trouvez-vous pas ? Regardez bien ! Regardez l'arrivée de Feora-Ul et observez attentivement son casque avant qu'elle l'ouvre pour dialoguer avec Kal-El/Clark Kent. La forme ne vous rappelle rien, vous les éventuels connaisseurs ?


Avec le recul, ce film de Zack Snyder avec Christopher Nolan non loin derrière à la production offre un bon moment de cinéma et une relecture du mythe Superman en plus hard science si l'on peut se permettre de dire. Les acteurs sont bons dans la majorité, sans oublier Diane Lane et Kevin Costner dans les rôles des parents adoptifs de Clark. On n'échappe peut-être pas à quelques écueils scénaristiques ou de l'écriture de quelques personnages mais, honnêtement, je ne saurais les distinguer. D'ailleurs, les chercherais-je vraiment ?

MonsieurScalp
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le 23 janv. 2021

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MonsieurScalp

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