D'une bêtise incommensurable.
Après Batman, c’était au tour de la saga Superman de passer à la moulinette Nolan – Goyer, après un énorme échec de Bryan Singer il y a maintenant 7 ans.
Cette fois, c’est à Zack Snyder de s’atteler à la réalisation, devant le refus de Christopher Nolan d’assurer le scénario et la mise en scène. Snyder a un talent visuel indéniable mais sort du terriblement nul Sucker Punch, déluge de CGI bien trop alambiqué. Et c’est le principal défaut de Man of Steel, autre avalanche de CGI pas magnifiques pour un scénario qui fait la part belle à Kal-El, Krypton et tous ces éléments qui ne devraient servir qu’à l’exposition du film. En effet, le film passe bien trop de temps sur la genèse ultra-rebattue du super-héros (dont on refuse encore de dire le nom pendant une grosse partie du film, élément qui va bientôt devenir un véritable clicheton du genre) au lieu de développer une intrigue originale et finit par ne pas quitter les sentiers communs. Celui-ci manque aussi cruellement de second degré, ce qui est primordial aujourd’hui, quand on adapte un super-héros aussi vieux et manichéen que Superman.
En perdant ce côté familial qui était la marque de fabrique de la série, Man of Steel flirte avec le désintérêt total du spectateur pour cette entreprise dans son deuxième acte, avec des scènes d’action qui ne ressemblent ni plus ni moins à un mélange de ce qui a marché ces dernières années : Transformers 3 et Avengers sont passés avant, ce qui affaiblit considérablement le film. Heureusement, tout n’est pas à jeter, loin de là : certaines scènes sont sauvés par un casting en état de grâce : la fuite de Metropolis de l’équipe de Laurence Fishburne est plutôt réussie, Christopher Meloni est un excellent expendable soldier, Diane Lane et Harry Lennix prouvent qu’on ne les voit pas assez au cinéma de nos jours et Henry Cavill est un Superman parfait. Seuls deux ombres au tableau : Michael Shannon, qui cabotine tellement qu’il en devient agaçant et Amy Adams, pas mauvaise en soi, mais pas le bon choix DU TOUT pour jouer Loïs Lane.
Malgré tous ses défauts, Man of Steel est par moments plaisant à suivre. Il est alors dommage qu’il prenne son spectateur pour un abruti dans la scène finale, à la limite du foutage de gueule.