Steel standing.

Plus qu'une simple relecture de l'histoire désormais bien connue du héros de rouge drapé, la version de Snyder tente de s'approprier le mythe, souvent à raison. Et s'il rencontre parfois quelques difficultés pour se dépatouiller avec cette institution culturelle qui lui est confiée, les suspicions d'hérésie à son encontre n'ont rapidement plus lieu d'être tant la méticulosité et la réflexion apportées à son travail de réhabilitation - grande mode hollywoodienne de ces derniers mois - crèvent l'écran.

L'imbrication des différents éléments de la genèse de Superman est déconcertante pour qui s'attend au respect d'une certaine chronologie dans les événements. Mais c'est en cela que le film est intéressant, simplement parce qu'il ne se contente pas de suivre le chemin emprunté par ses prédécesseurs et par la série feuilletonesque d'il y a quelques années. Par ailleurs, le personnage de Zod offre l'occasion d'adopter un angle d'approche moins attendu mais qui, à mon sens, n'exploite pas suffisamment le thème de la filiation et des questions qu'elle soulève.

D'un point de vue purement esthétique, il est toujours possible de rechigner face au déluge visuel et sonore particulièrement zélé qui permet au film d'asseoir son statut de blockbuster en bonne et due forme. Malgré tout, certaines séquences sont à couper le souffle - notamment les deux combats titanesques dans la ville, délivrant au final tout ce que le spectateur est en droit d'attendre du genre. Il faut dire qu'en trente cinq ans, de l'eau et Avatar ont coulé sous les ponts.