Man of Steel par Eric17

« Man of Steel » est un des événements cinématographiques de cette année. Il marque une des réponses de DC Comics à la réussite des adaptations Marvel sur grand écran. Pour cela, Superman est un atout de poids. Cet opus est sorti le dix-neuf juin dernier. Il est réalisé par le célèbre Zack Snyder, connu pour son célèbre « 300 ». Il s’avère être relativement long puisque sa durée approche des deux heures et demie. L’affiche s’appuie sur les fondamentaux. On y découvre l’interprète du héros, Henry Cavill, en costume. Il est en train de voler le poing en avant. Voilà qui devrait parler à toutes les générations…

L’histoire commence par la naissance d’un enfant pas comme les autres. Alors que sa planète est amenée à disparaitre, il est envoyé par ses parents sur Terre. Il y sera accueilli et éduqué par un couple de fermiers, les Kent. Son évolution sera toujours accompagnée d’interrogations sur ses origines. De plus, ses pouvoirs surnaturels en font un marginal dès son plus jeune âge. Mais alors que la Terre est attaquée et risque de disparaitre, Clark Kent devient Superman aux yeux de tous…

« Man of Steel » utilise donc les codes du film du superhéros. Il ne révolutionne rien dans le domaine. La recette est connue et j’avais le secret espoir qu’elle soit bien exécutée. Je suis un grand adepte du genre et guette toutes les sorties d’adaptation de comics américains. Superman n’est pas un des personnages les plus attrayants du genre. En effet, il apparait souvent bien fade et parfait pour générer la même empathie qu’un Batman, Spider-Man, Iron Man ou Hulk… L’exercice était donc complexe d’offrir une dimension plus complexe et profonde au personnage originaire de Krypton. Snyder à la réalisation et Nolan à l’origine du scénario étaient deux arguments de poids pour mener cette mission à bien.

La première partie du film nous présente la construction du personnage de Superman. Les débuts sur Krypton ne souffrent d’aucun temps mort. On assiste à un coup d’état, un combat fratricide à mort et l’explosion d’une planète… Cela met directement le spectateur dans le vif du sujet ! Ensuite, on rencontre Clark enfant puis jeune adulte. On découvre son parcours initiatique pour s’accepter et trouver sa place dans la société. La construction narrative utilise des pastilles sous forme de flashback qui densifie l’histoire et amène une profondeur certaine au héros. La première moitié du film m’a beaucoup plu. Je me suis attaché au personnage. L’empathie à son égard ne fait que s’amplifier au fur et à mesure que les révélations apparaissent.

Une fois que Superman enfile pour la première fois son costume marque une rupture dans le film. En effet, le héros ne s’interroge plus vraiment. Il est là pour sauver la planète. Pour cela, il ne faut pas rigoler et les scènes d’action s’enchainent alors à un rythme effréné. J’ai vu le film en 2D. Cela ne m’a pas empêché d’en prendre plein les yeux et les oreilles. Les batailles, les explosions et les destructions sont nombreuses. Il faut dire que l’invincibilité du héros autorise tous les excès. En effet, il peut traverser des dizaines de bâtiments sans en subir une seule séquelle. C’est un bonheur pour les réalisateurs adeptes de ce type de scène. La qualité de l’image dans ces moments-là est remarquable. La mise en scène des combats est talentueuse. Mon seul bémol concerne leur longueur. Je pense qu’en en réduisant la durée, le réalisateur n’aurait pas vu son espace d’expression se limiter et aurait vu l’intensité de son propos augmenter. Mais tout cela n’est pas bien grave et mon plaisir de spectateur restait important.

Les films de superhéros doivent également leurs réussites aux personnages qui gravitent autour du héros. D’une part, il y a le grand méchant et d’autre part les nombreuses rencontres secondaires qui se succèdent au gré de l’histoire. L’adversaire de Superman est interprété Michael Shannon. C’est déjà un gage de qualité et de réussite. Le général Zod est un kryptonien qui veut recréer sa planète car il est né pour cela. C’est un personnage intéressant. Mais peut-on évoquer Superman, sans parler de Loïs Lane ? Elle est ici jouée par Amy Adams dont je suis profondément amoureux depuis « Fighter ». Je la trouve remarquable et crédible dans ce célèbre rôle. Pour conclure cette évocation du casting, sachez que le père biologique de Clark est incarné par Russel Crowe et le père adoptif par Kevin Costner. Ce n’est pas rien !

Pour conclure, « Man of Steel » est plutôt un bon cru. Il ne rejoint pas les meilleurs films du genre mais offre un résultat plus qu’honorable. Je reste persuadé que le personnage de Superman est un des moins intéressants de la galerie des superhéros et génère ainsi des limites à toute adaptation. Malgré tout, le travail de Zack Snyder permet de passer un très agréable moment même si je pense que raccourcir l’ensemble d’une demi-heure n’aurait pas gâché le résultat final. Les bruits courent que ce film connaitrait une suite. Je serai curieux d’aller la découvrir. Mais cela est une autre histoire…