C'est dans un état de virginité absolue que j'ai découvert ce film (je n'ai vu aucune bande-annonce), et près d'une heure après l'avoir vu, il ne m'en reste pas grand chose et le lendemain, je l'aurais sans doute déjà oublié.
Oubliez les films de Richard Donner et de Brian Synger, car ce Superman reprend tout à zéro, de la destruction de Krypton à la découverte des pouvoirs de Clark Kent, en passant par le méchant Zod qui va vouloir péter du Kryptonien.
Il faut dire que si Christopher Nolan a lancé la mode des super-héros dits sérieux, il a malheureusement contaminé ce film qui est d'une très grande froideur. N'y cherchez pas de l'humour ou du second degré, ici, on n'est pas là pour rigoler : comme dans tout film de super-héros, Superman a un trauma, celui de ne pas être comme tout le monde.
Et ça, on nous l'assènera tout au long des 2h20 de film comme quoi Superman est différent, au cas où on ne l'aurait pas compris.
Si les sfx sont irréprochables, ils dénotent quand même d'une grande paresse avec une énième destruction d'une ville (en l’occurrence Métropolis), mais attention, sans faire aucun mort ou très peu.
C'est l'hypocrisie de ces sfx qui tentent de faire réels, mais qui ne montrent que de l'irréalité, où tout le monde sortira vivant de ces décombres avec justes quelques habits froissés. Le sang est fort peu absent, ou alors une entaille où rien ne coule.
Si le film m'a prodigieusement emmerdé par son manque de surprises (on retrouve même Hans Zimmer qui fait du bruit !), un des bons points est dans le casting ; Russell Crowe, Kevin Costner, Diane Lane, Amy Adams, Laurence Fishburne (qui a beaucoup grossi), et un très bon Michael Shannon, dont je suis ravi qu'il soit autant payé pour arborer une aussi belle frange. Maintenant, il peut repartir chez Jeff Nichols où il est à sa (grande) place.
Le Superman en question est interprété par Henry Cavill, tout à fait idéal en homme de latex et qui pénètres les couches de l'atmosphère comme dans du beurre. C'est aussi une bonne idée d'avoir changé son costume, plus sombre et sans son slip rouge, pour être plus adapté au ton sombre du film.
L'autre bon point est dans une scène de combat où Superman va affronter deux sous-fifres de Zod, et les échanges physiques se font en accéléré. C'est très convaincant pour faire suggérer le sentiment de force du combat.
Pour le reste, c'est classique, au point qu'on a déjà vu ce film trois fois chez Christopher Nolan, et ça souligne encore le manque de personnalité de Zack Snyder, dont on ne perçoit pas sa patte. On aurait aussi bien pu embaucher Jon Turtletaub pour torcher ce film. Il faut dire que les scènes d'actions sont souvent très confuses, à être collés aussi près des acteurs.
Je ne veux pas accabler ce film, mais si on le compare au premier film de Donner, où l'émerveillement laissait place à l'innocence, et à la FANTASTIQUE musique de John Williams, c'est comme planter les clous sur le cercueil de Man of Steel, qui rejoint la (longue) lignée des films de super-héros médiocres.