
De Snyder, je n’ai vu que Watchmen, un film que j’apprécie beaucoup. Passons à Superman.
Si je devais résumer le film en sept mots, ça donnerait « beaucoup de bruit pour pas grand-chose ».
C’est tout aussi valable pour l’engouement qu’il a pu susciter que pour le contenu du film en lui-même. Oui, c'est bruyant.
Mais je vais plutôt le faire en quatre cents quatre-vingt mots :
Ah ça, de la destruction massive, y’en a. Le problème, c’est qu’une fois que c’est lancé, il n’y a plus que ça. On passera sur les design semi-ridicules, qui ne sont que semi-ridicules (comprendre que ça pourrait être pire), sur les godemichets volants, mais c’est bien plus difficile de faire l’impasse sur les incohérences scénaristiques. Non, je ne parle pas du fait que « han c’est un super héros c’est pas réaliste », mais réellement du scénario de ce film.
Je ne suis pas bon, normalement, pour repérer ce genre de choses, donc je ne les cherche pas, et je n’ai pas l’habitude de cette désagréable sensation de se dire « ah mais pourquoi, au fait ? ». Alors, c’est préoccupant.
J’ai également trouvé franchement maladroit d’avoir dans le même film Lawrence Fishburn (Morpheus dans Matrix), Harry Lennix (Commander Lock dans Matrix, qui se retrouve encore chef des armées), et des fœtus cultivés. Une sensation de déjà vu assez gênante.
Quelques idées originales sont noyées dans un flot de banalité, du grand spectacle comme on a un peu trop l’habitude d’en voir, qui n’est pas soutenu par des personnages forts. Certaines phrases sont dignes d’un nanar.
Rien à dire d’un point de vue technique, c’est propre, sans particularité mais propre, ça a dû coûter très cher. C’est au niveau de ce que fait Marvel. La musique est inexistante, mais c’est Hans Zimmer qui est aux commandes, avec son synthétiseur habituel, donc rien de surprenant.
On y voit rien de plus que dans n’importe quel autre film de grand spectacle. On est jamais ému, ni par des choix, des situations, de l’excitation, on est un bête spectateur qui regarde la 800e fin du monde avec toujours les même gratte-ciel vides qui s’effondrent toujours autant (ils savent pas retenir d’erreurs du passé, les architectes, depuis le temps j’aurais fait des immeubles en caoutchouc moi), toujours les mêmes plans d’Américains qui courent dans la rue… et pas d’enjeu compréhensible, à cause d’un scénario en carton.
Ce qu'il manque aussi, c'est probablement l'échelle humaine dans l'affrontement. En choisissant de mettre en scène Superman contre Zod, on se retrouve donc face à des combats démesurés et sans confrontation d'échelle. Ici, Superman n'est pas un super héros. Il se bat contre la même chose que lui, la terre comme un simple arrière-plan de cette rixe sans fin entre deux êtres invincibles qui n'arrivent pas à se faire mal, sans conséquences autres que des gravats à perte de vue.
Je ne m’attendais à rien de particulier, je n’avais aucun a priori, et voir une nouvelle version de Superman me semblait une idée intéressante. L’idée, effectivement, était intéressante.
Je terminerai toutefois par dire que je n’ai pas apprécié The Avengers, pour des raisons assez semblables. Je pense que c’est sur la même longueur d’onde, donc si on aime l’un, je présume que l’on a de bonnes chances d’aimer l’autre.