C’est peu dire que man of steel suscitait beaucoup d’attentes. Déjà par l’association entre deux grands réalisateurs : Christopher Nolan à qui l’on doit l’impressionnante trilogie batman, qui avait su rebooter efficacement la célèbre chauve-souris, et Zack Snyder, à qui l’on doit l’adaptation réussie de Watchmen, qui s’est fait connaître par sa maîtrise des effets spéciaux (300, sucker punch), quoique plutôt controversé. Allaient-ils pouvaient moderniser superman avec autant de réussite que batman ? D’autant que l’homme d’acier représente un défi plus grand : ces pouvoirs surpuissants rendent une adaptation cinéma plus ardue que les héros marvel, Batman n’ayant pas de pouvoirs est une exception. Autre attente, la réussite de ce film devait déterminer l’avenir de la justice league, réunion de super-héros DC, où se posent avec eux aussi le problèmes des grands pouvoirs. Mettre en scène un superman crédible et avec une profondeur psychologique était donc le grand défit de ce duo prometteur. Y sont-ils parvenus ? Oui et non, mais plutôt oui.
« Man of steel » c’est l’histoire d’un orphelin venu d’ailleurs, sans racines, forcé de se cacher, livré à lui-même pour trouver un sens à ses pouvoirs. L’histoire d’un paria devenu symbole d’espoir pour l’humanité.
Mais disons-le tout de suite, le développement psychologique de Clark Kent est loin d’égaler celui de Bruce Wayne, contrairement à ce que pouvait laisser espérer la bande-annonce et Nolan aux commandes. Le développement est bien présent, répondant au minimum du cahier des charges de ce que l’on peut attendre des super-héros moderne, mais on pouvait s’attendre à d’avantage. Ce n’est pas que l’acteur soit fade, mais les effets spéciaux lui volent la vedette. Pas de quoi pour autant affirmer que le film ne repose que sur l’action. Oui il y en a beaucoup, mais pas trop à mon sens, même s’ils pêchent parfois par un côté tapageur, et avec une musique trop appuyée par moment.
L’enfance de Clark est passée assez rapidement, ne se dévoilant surtout par flashbacks. Mais l’essentiel est donné, surtout que Smallville avait assez saoulé avec.
Des images magnifiques, comme superman volant autour du monde, des terres glacées aux plaines africaines. Clark Kent se laissant couler dans l’océan et contemplant des baleines. Bémol quand même pour la scène de la tornade, où les réactions des personnages me paraissent exagérées et peu crédibles.
Quelques petites incohérences (mais je ne doute pas que d’autres en trouveront plus, réels ou non, comme d’habitude avec les blockbusters…), comme la machine à gravité qui ne touche que les voitures mais pas les humains.
Les effets spéciaux made by Snyder sont super, que ce soit Krypton en planète extraterrestre condamné, comme on ne l’avait jamais vu. Les combats entre superman et les autres kryptoniens sont impressionnants même si tournés parfois un peu trop rapidement.
Ce superman moderne se veut crédible, malgré ses pouvoirs surpuissants. La Terre a une gravité plus faible que Krypton, le soleil est plus jeune, sa lumière lui donnant d’avantage d’énergie. Fini le célèbre slip rouge, son costume est bleu foncé et non plus bleu clair, ce qui lui donne un aspect nettement moins kitch. Lois est intelligente et compatissante, et elle sait se défendre, même s’il faut la sauver plusieurs fois.
Ce n’est donc pas un chef d’œuvre comme The dark knight comme on pouvait l’espérer, mais cela reste une adaptation moderne réussie, et un divertissement efficace.