They will stumble, they will fall. But in time, they will join you in the sun
Tout d’abord, merci à Zack Snyder, Christopher Nolan, et Amir Mokri (et non plus Larry Fong, mais en fait c’est tant mieux !) de m’avoir fait aimer un super héros qui jusqu’à présent avait pour moi l’air niais de Dean Cain.
Ici, ce super héros a l’ampleur qu’il mérite : c’est un alien perdu entre deux civilisations qui tente tant bien que mal de trouver la place que ses pères espèrent pour lui, celui d’un leader/Dieu pour l’humanité. Pas facile à porter comme fardeau me direz-vous… D’autant plus que Clark/Kal est totalement seul, certes il a des parents adoptifs, mais il est le seul de son espèce sur la planète et ne connait pas ses origines. Cela commence à faire beaucoup !
L’intelligence de Zack Snyder est alors de nous présenter Clark comme un être isolé, taciturne, qui se démarque vraiment des humains par un aspect presque robotique tant il est peu expressif. A cela s’ajoute le sauvetage de l’équipage d’une plateforme pétrolière, spectaculaire, qui laisse entrevoir un personnage fantôme et altruiste, comme si son seul but était d’accomplir de telles actions.
Dès lors, il se dégage un mystère passionnant du personnage, car la seule « humanité » qu’on aperçoit de Clark est en fait celle de ses actions philanthropes, et non de sa personnalité à proprement dit. Et le personnage évolue vers cette humanité avec sa relation avec Lois Lane, et surtout lorsqu’il choisit le camp des terriens. Il devient alors de plus en plus humain, dans son discours, dans ses expressions… Clark évolue donc avec la quête de ses origines et de lui-même, ce parcours initiatique de chaque héros.
C’est là pour moi un des grands atouts du film, mais ce n’est pas le seul ! Le casting est vraiment bien choisi, chaque acteur est charismatique et surtout chaque personnage renferme une intériorité, ce qui change des seconds rôles à la noix. On pense notamment au fabuleux Michael Shannon ! Zod le dit lui-même il n’a plus de raison d’exister quand Krypton n’est plus. Cela fait écho à Kal qui « n’existe que pour faire le bien » ou du moins c’est la sensation que l’on a. Il se dégage un eugénisme/déterminisme extrêmement fort de ce film, et c’est vraiment un choix intéressant.
Les effets spéciaux sont aussi une grande claque ! Et là on pense tout de suite à ce cher Christopher Nolan qui nous a déjà habitué à de la grande qualité dans ses Batmans ! La précision des scènes de combats, des corps à corps… C’est tout simplement bluffant ! C’est impressionnant sur Krypton, dans l’espace, quand on se balance des trains…
Bon, le film n’est pas sans défauts, d’où ma note. Il souffre d’une trop longue partie concentrée sur l’action et l’action uniquement. J’ai quand même failli rigoler quand Zod se relève pour un combat final. Et puis il y a ces ellipses dans le récit, notamment l’arrivée de Lois Lane sur la banquise, sortie de nulle part, et puis Clark est là-bas aussi, on ne sait pas trop pourquoi, ni comment. Enfin bref, le film n’est pas parfait, mais l’impression qu’il m’en reste est très positive.
Comme d’habitude, je pense que c’est principalement la qualité visuelle du film, qui me tient tant à cœur, qui fait sa grande force. L’empreinte visuelle de Zach Snyder est telle que l’on rentre dans l’univers et la mythologie du film très aisément (Krypton la sublime). J’ai donc hâte de voir le second opus, en espérant y voir plus de psychologie des personnages encore, pour un peu moins de baston !