Recette Snyder : envoyer le pâté et faire oublier le reste.

Comme d'habitude, Zack Snyder nous fait du Zack Snyder : on assure le minimum côté scénario histoire de ne pas non plus trop prendre les gens pour des cons, et on assure un maximum côté effets spéciaux histoire de rendre le tout bien digeste. Alors ne faisons pas la fine bouche et prenons ce Man Of Steel pour ce qu'il est : un blockbuster tout public destiné avant tout à nous en mettre plein les mirettes et à rentabiliser les 2h15 de visionnage.

Du coup, sur la durée du film, le spectateur aura le choix entre piquer du nez lors de longs dialogues insipides et sans incidence sur l'histoire (le milieu du film), ou alors ouvrir grand ses yeux afin de kiffer au max les scènes de castagne (le début et la fin du film). Un formatage archi classique donc. Reste les nombreux flashbacks, pas toujours indispensables, mais qui ont le mérite de fouiller le héros. Car hormis notre ami Clark Kent, on se moque bien des autres personnages, qui pour la plupart sont simplement venus taper la pause ou s'offrir deux-trois petites scènes tape-à-l'oeil. Du moins, nous n'avons que très peu d'empathie pour eux, si bien que Lois Lane aurait pu crever sans qu'on ressente quoi que ce soit. Et une chose est sure, le premier degré parfaitement assumé par Snyder nous donne involontairement quelques scènes qui frôlent le ridicule : que dire du triste sort réservé à Kevin Kostner ?

Bref, l'idée du réalisateur est claire : envoyer le pâté afin de nous faire oublier le reste. Et ça marche plutôt bien, car les effets spéciaux sont de toute beauté, même si en règle générale les combats consistent à se taper à travers des immeubles ou à se balancer des bus ou camions sur la gueule (sorte de mix entre Emerich et Bay, mais en mieux fait).

Man Of Steel reste donc un bon film propre sur lui, dont Zack Snyder a fait le choix de miser avant tout sur le visuel au détriment du scénario. Autant dire qu'on est encore loin de Nolan, qui avait parfaitement réussi à marier les deux dans son deuxième Batman. Pas le grand le film auquel on s'attendait : Man Of Steel ne reste qu'un "bon" film.

PS : les musiques de Zimmer sont toujours aussi classes.
badgone88
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Films 2013

Créée

le 17 oct. 2013

Critique lue 267 fois

3 j'aime

badgone88

Écrit par

Critique lue 267 fois

3

D'autres avis sur Man of Steel

Man of Steel
Socinien
3

Faire du neuf avec des vieux.

Un jour, j’arrêterai de tomber dans le panneau et de payer pour voir sans cesse le même film, avec plus ou moins de lens flares. Surtout quand la climatisation de la salle, une de mes grandes...

le 19 juin 2013

202 j'aime

161

Man of Steel
Gothic
7

Calice Kal-El Edit

Dire que j'attendais ce "Man of Steel" relève du doux euphémisme. Scotché par ce que Nolan a globalement réussi à accomplir avec le Caped Crusader (enfin, surtout "The Dark Knight" en fait), j'étais...

le 24 juin 2013

161 j'aime

84

Man of Steel
Noremac
9

Critique de Man of Steel par Noremac

Au diable les critiques,moi j'ai pris un pied monstrueux Autant se débarrasser tout de suite des évidences: oui Man of steel est démentiellement spectaculaire,viscéralement jouissif et que, pour...

le 18 juin 2013

120 j'aime

25

Du même critique

127 Heures
badgone88
8

Wow...

On pourrait parler longuement du générique du début qui dit tout sur le film (notamment le robinet qui coule au compte-goutte), des dernières images qui te disent d'aimer la vie même si tout le...

le 10 janv. 2011

25 j'aime

Random Access Memories
badgone88
5

Nouveau Virage.

Bon, autant être direct : je suis déçu. Random Access Memories, par rapport à ses aînés, est résolument plus funky, le côté électro étant légèrement mis en retrait, voire totalement effacé si on...

le 14 mai 2013

22 j'aime

2

Whiplash
badgone88
9

Jouissif.

Les tous derniers instants de Whiplash, ponctués par quatre minutes de folie pure en solo de batterie, m'ont plus ému que les cent-vingt minutes cancéreuses de Nos Etoiles Contraires. Où je veux en...

le 10 févr. 2015

18 j'aime