Alicia passe des vacances "forcées" sur une petite île à l'étranger, en compagnie de sa cousine et des amis de cette dernière. Mais quand sa germaine doit les quitter soudainement, le vieil adage "les amis de nos amis sont nos amis" ne prendra pas tout son sens... On assiste alors à un choc des caractères avec des jeunes qui essaieront, plus ou moins méchamment, de la déstabiliser. L'anxiété et la paranoïa aidants, la fragile héroïne va totalement partir en vrille... jusqu'au point de non-retour ?
Entre thriller et drame, ce Magic Magic opte pour la simplicité avec une histoire claire et une durée courte. Mais il n'en reste pas moins efficace, grâce à une héroïne attachante à des lieux de ce que l'on voit d'habitude au cinéma, une atmosphère et des paysages naturels envoûtants (le Chili sous la brume est superbement filmé), mais surtout un climat oppressant, voire parfois malsain, qui ne nous lâche plus, avec une violence psychologique quelquefois extrême.
Juno Temple compose un portrait de jeune fille introvertie très juste, sans jamais tomber dans la caricature (faites moi confiance, j'en sais quelque chose vu que j'en suis plus où moins un). Puis au fur et à mesure que celle-ci sombrera dans le désespoir, son jeu se fera de plus en plus intense. On retiendra aussi l'interprétation d'un Michael Cera légèrement perturbé, en homosexuel qui ne s'assume pas.
Avec ce petit film malheureusement passé inaperçu à sa sortie, Sebastian Silva livre une descente aux enfers admirablement bien orchestrée, pleine de tension et de scènes marquantes, à l'image de ce final qui s'interrompt brutalement sur un suspense insoutenable (la magie - titre du film qui prend enfin tout son sens - fonctionnera-t-elle ?).
Morale de l'histoire : faites pas ch*** les gentils petits chaperons jaunes...