Une jeune fille vêtue d'un ciré jaune s'avance sur le minuscule ponton.
Ses yeux bleus reflètent l'infinité de l'océan qui lui fait face, mais qui pour elle ne représentent que les limites de sa cellule.
Magic Magic est un film très sous estimé. Dès les premières minutes, on est hypnotisé par cette imagerie à la fois chaude, lumineuse mais fragile.
Comment ne pas s'identifier à Alicia, projetée si brusquement dans cet environnement inconnu et peu rassurant ?
Qui n'a jamais ressenti le malaise d'être l'inconnu d'un groupe lié par le temps et les mots ?
Un imprévu et la voilà livrée à l'entourage de sa cousine, l'absence faisant peu à peu tomber les masques.
Le spectateur s'accroche autant que l'héroïne à cette lueur rassurante et familière qu'incarne le personnage d'Emily Browning, démuni devant sa disparition soudaine.
Le film puise sa force dans son excellente bande originale, de The Knife à Little Dragon, la réussite est totale, mention notamment à une scène d'hypnose aux accents psychédéliques mémorable.
Les paysages sublimes de cette île chilienne font espérer d'un jour fouler le sol de ce pays.
La descente dans le puits de la paranoïa se poursuit jusqu’à un final à la fois cauchemardesque et brillant de par sa brutalité imprévue..
Les larmes coulent sur l’écran noir.
Une perle d’atmosphère à la tension brillamment maîtrisée, des prestations en or, mais surtout un souvenir obscur et vaporeux.