Stoker était déjà hypnotique et sensuel ; Park Chan-wook poursuit sur cette lancée en plongeant dans l'érotisme. Toutefois, ce n'est pas la vision putassière américaine à laquelle il faut s'attendre. Mademoiselle reste distingué, délicat, mais pas moins pervers dans cette illustration de fétichisme et fantasmes. On peut y déceler un La Vie D'Adèle enrobé d'une mise en scène élégante. La caméra se meut gracieusement entre les murs de cette bâtisse principale à la croisée des architectures ; les plans sont beaux, et la photo est harmonieuse et chaleureuse. En outre, c'est finement écrit, même sur la version longue qui reste équilibrée. L’intrigue est élaborée, surprenante à plusieurs reprises, mais aussi facile à anticiper pour quiconque a déjà vu Sexcrimes. C'est pourquoi on s'attend à un finale plus renversant, un dernier acte de bravoure scénaristique qui restera plutôt sage. Cela n'empêche pas de profiter de l'excellente composition cinématographique du Sud-Coréen, dirigeant un casting fantastique, notamment le trio central qui alterne entre les langues (coréen, japonais), et parsemant sa pellicule d'un humour subtil. Entre manipulations et relations charnelles, Chan-wook entraîne son public dans une aventure passionnée, à l'esthétique méticuleuse et subjuguante.