"Quant à celui qui scrute le fond de l'abysse, l'abysse le scrute à son tour.”

Citation de Friedrich Nietzsche

Je ne pensais pas un jour parler de "made in abyss", que je considérais comme un chef d'oeuvre indéniable et s'expliquant de lui même. Aussi quelle ne fut pas ma stupéfaction de voir que les seules critiques disponible sur le site à propos de Made in Abyss: Dawn of the Deep Soul, suite directe de la saison 1 sortie 2 ans plus tôt, étaient désastreuses, l'une critiquant un rythme et l'autre le ton gore d'une série qui s'annonçait déjà comme tel depuis la fin de la saison 1. (Y'a rien de méchant les gars hein ^^). 7.7 de moyenne et 8.4 d'éclaireurs il fallait que je rende ses lettres de noblesse à ce chef d'oeuvre qu'est Made in Abyss.

Bon déjà qu'est-ce que c'est made in abyss? ou plus généralement comment fonctionne sa tram? On a 3 personnages qui vont décider de descendre un gouffre nommé l'abyss pour des raisons différentes (je vais considérer que si vous lisez cette critique c'est que vous avez déjà vu la série originale et si ce n'est pas le cas foncez, c'est le meilleur anime de 2018). L'abyss fonctionne par niveau, ce qui va donc offrir un parcours symbolique ou chaque palier va devenir une épreuve pour avancer de l'avant. Plus on descends plus il est difficile de remonter à cause de la malédiction de l'abyss, sachant qu'en plus à chaque palier atteint un ou plusieurs des personnages se voient dans "l’obligation" (narrative) de faire un sacrifice (en gros plus il avancent plus ils sont cabossés). Le créateur les faits bien souffrir et c'est justement là que ça coince pour certains étant donné que nos héros sont de préadolescent et que le narrateur n'est pas tendre avec eux, métaphorisant par le gore l'adolescence ou en faisant plusieurs allusions sexuelles (rares et pas bien méchantes, on voit rien c'est des mômes n'appelez pas le 911). Le film commence dans la zone précédente ou nos héros se sont accoutumés à la difficulté de ce monde, ils se dirigent vers le cauchemar d'un des personnages, le tortureur/tueur d'enfants qui a notamment prélevé l'humanité de sa meilleure amie qu'un autre personnage a été obligé de tuer dans le dernier épisode de la série, et arrivé à la base c'est un enfant qui leur ouvre...voilà voilà vous pouviez pas dire que vous étiez pas prévenus.

Mais avant de parler plus en détails de l'intrigue, j'aimerai m'intéresser au seul reproche que je trouve légitime, son rythme qui se cale sur celui de la série, donc qui pose un problème de baisse de tension toutes les 20 minutes et c'est vrai que c'est un peu con. Mais dans les faits ce n'est valable que pour la première heures (soi 3 fois "rythmes de série") sachant que le film arrive à les justifier par un début de combat assez passif entre les mômes et tontontueur. Ça va en rebuter certains sur le rythme j'en suis conscient mais tenez les 30/40 premières minutes car ce serait bête de louper ce qu'il y a après.

Pour ce qui est du gore, c'est vrai que les mômes souffrent beaucoup (c'est aussi le seul film qui, a ma connaissance montre un enfant robot bander mais on voit rien alors arrêtez les conneries), mais déjà comme dit précédemment vous étiez prévenus et en plus que serait l'abyss sans ses épreuves? C'est la métaphore de l'adolescence, tous suivent leur rêvent mais tous souffrent d'un passé plus ou moins lointain. Surtout qu'aucun de ces moments quelque peu dérangeant (violence sur mineur, allusions sexuelles) n'est jamais gratuit, j'veux dire à un moment on sous entends que la gamine s'est fait violer par un homme et on l'a montre plusieurs fois défigurée au bord de la mort restant pourtant fidèle à son bourreau, le parfait contrexemple de l'héroïne qui se développe encore plus après la mort de celle-ci.

Et puis résumer Made in Abyss à ça c'est tellement hypocrite, ça serait tellement de mauvaise fois. Ca serait oublier les Ost et la qualité de l'animation dingue, une mythologie aussi cruelle que merveilleuse, le parcours initiatique de ses personnages et ses personnages juste ouf. Rien que le méchant qui part un sacré tour d'écriture reste l'homme, le rêveur en même temps d'être un monstre, on est horrifié par ses actes mais triste de le voir en difficulté. Je pense que si on devait résumer made in abyss je prendrais pour exemple le champs de fleur iconique, il est d'une beauté qui n'a d'égale que la cruauté des monstres qui y habitent et malgré toute la souffrance qui en dégage il serait une erreur d'y mettre feu.

Made in Abyss: Dawn of the Deep Soul c'est beau, horriblement beau. Triste et cruelle ou la seule chose qui fait de nous des hommes ne nous permettra pas de vivre à l'air libre, condamné à rester cloitré par nos rêves. C'est d'une cruauté sans pareille, mais c'est la vie