Ma maman m'appelait comme ça !

« Ma vie de Courgette » de Claude Barras, scénario de Céline Sciamma, d’après l’œuvre autobiographique de Gilles Paris et mis en forme par l’animatrice, Kim Keukeleire.
Cette collaboration donne naissance à une œuvre pleine de poésie, de délicatesse, évitant la caricature, abordant subtilement le passage de l’enfance à l’adolescence, investi par des petits bouts d’êtres attachants portant toutes les blessures, telle une cuirasse fragile, dans ce refuge où ils ont fini par penser qu’ils n’ont « plus personne pour les aimer ».
Soulignons le travail de Kim Keukeleire , ayant déjà « prêté » ses mains à des tout grand comme Tim Burton (« Frankenweenie »), Wes anderson (« Fantastic Mr Fox »), Nick Park et John Lord (« Chicken Run »). Elle nous livre ici une belle prouesse avec une animation en volume tout en finesse, ingénieuse, où le souci du détail sert à merveille cette histoire joliment mise en image.
Ce petit bijou est comme une Bulle d’air dans un espace audio-visuel qui va trop vite, où le naturel est trop souvent remplacé par le virtuel qui nous illusionne, saturé d’effets spéciaux, creux d’une histoire bien souvent inexistante.
Claude Barras nous offre une pause, un peu comme une douce impression de regarder en souriant un oiseau sur le rivage, les pieds nus dans l’eau, connecté à un rythme qui est le nôtre, en chacun de nous.
Un véritable coup de coeur